LANCEMENT DU PREMIER EVENT le 01/04/2024Soyez au rendez-vous !
Les perles aqueuses, épaisses et lourdes, chutaient en cascade ce jour-là. Les gouttes s'écrasaient avec fracas contre les vitres de cet établissement scolaire déserté, dépourvu de toute animation. Cependant, cette pluie persistante se révélait insuffisante pour ralentir la frénésie des Tokyoïtes, qui, même sous l'averse battante, poursuivaient inlassablement leurs activités. Il n'était guère rare de contempler les rues plus qu'animées à cette heure-ci, une multitude de parapluies ornant les trottoirs. D'autres, pourtant plus intrépides, plaçaient simplement leur mallette au-dessus de leur tête en courant se mettre à l'abri. Les Japonais étaient décidément des individus très intéressants, mais les habitants de Tokyo demeuraient les plus captivants. Ils se consacrent entièrement à leurs tâches quotidiennes, reléguant au second plan des aspects tels que leur vie sentimentale ou leurs liens avec leurs amis. C'est peut-être à cela qu'ils doivent leur succès à l'échelle internationale. Pensif, Lewis observait par la fenêtre une jeune femme traverser la rue pour rejoindre l'arrêt de bus. La pluie le plongeait dans la mélancolie, le rendant nostalgique d'une vie qu'il n'aurait même pas vécue : une vie ordinaire. À travers le prisme de la fenêtre, le regard de Lewis caressait les Tokyoïtes, se demandant, dans une douce mélodie intérieure, comment aurait dansé sa vie sans les mystères de l'occulte. Peut-être aurait-il fini en tant que salarié dans une grande boite londonienne, menant des échanges à très faible valeur ajoutée avec ses collègues, toute la sainte journée. Un sourire échappé à l'œil nu se dessina subtilement sur ses lèvres alors qu'il sortait son téléphone. Se découvrant une mélancolie dont il n'avait pas conscience, il décida de poursuivre ses tâches du jour.
Sans un mot de plus, Lewis mit fin à la communication, peu loquace de nature.Il rangea son iPhone et attendit la fin de la procédure. Sa présence en ces lieux était facultative, mais cette averse le poussait à retarder son départ. Le ciel, quant à lui, ne montrait aucun signe d'éclaircie, obligeant ainsi le jeune exorciste à endurer encore quelque temps cette odeur âcre. L'exorcisme d'un fléau laissait toujours des traces d'impureté, et les débris derrière Lewis en étaient la preuve. Un liquide violet, rappelant le sang, maculait la salle de classe, avec quelques tables renversées. Les lycées étaient sans aucun doute un environnement très propice à l'apparition des fléaux ; les harcèlements ainsi que d'autres facteurs obligeaient les élèves à libérer de l'énergie occulte dans l'air, souvent sans même s'en rendre compte. Exorciser un fléau pour laisser la place à un autre, voilà une pratique à laquelle Lewis n'adhérait pas vraiment. Cependant, il n'avait pas voix au chapitre sur de telles questions ; après tout, ce n'était pas son pays. Tenter de révolutionner un système sur lequel il n'avait pas voix n'étant pas son fort. Alors que les minutes s'égrainaient, la pluie inlassable continuait sa cadence, martelant l'extérieur de l'établissement. Les secondes s'écoulaient, puis se muaient en minutes. À l'approche des trente minutes écoulées, il percevait des bruits de pas dans le couloir.