LANCEMENT DU PREMIER EVENT le 01/04/2024Soyez au rendez-vous !
Le grand stratège doit son épithète à sa capacité à faire la guerre. De par sa position de chef de la garde, il est constamment au front face aux forces occultes qui gangrènent le chemin vers la mer du nord.
▬ Grand Stratège du clan Koutetsu, Chef de la garde de l'Orthodoxie. - Jardin du palais kamo, cercle de danse Oki Oki - 18h00
« Hmmmm… » marmonna Ezo Koutetsu. « Oui, bon, hein. C’est pas mal, c’est pas mal ! Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ! Bref ! Tchik. » Il fit claquer bruyamment sa langue contre son palais et continua d’avancer.
C’était son tic habituel quand il voulait dire : reprenons. Il ne formulait pas une demande, il partait du principe que son injonction était entendue et comprise de tous. Qu’elle était sûrement une fracture dans la divagation qui rappelait à la nécessité du moment. Faire fuir l’illusion par une rupture. Les gens du Sud et leurs coutumes “prépondérantes” ne le comprenaient pas. Ils considéraient cela comme une provocation, comme une marque d’irrespect… et en un sens, il fallait les comprendre. Ezo le savait, mieux que tous. Il en jouait justement. Il s’agissait sans doute d’une façon de garder le contrôle selon lui.
Cela faisait depuis une heure que nous avions entamé notre marche avec Ezo-sama en partant du quartier de Minami-ku. Nous partagions une discussion intense au sujet de la situation dans le territoire de la guerre. Toutefois, même si, dans le fond, j’étais d’accord avec l’idée qu’il fallait mieux se pencher dessus au plus vite, je voyais mal comment notre conversation pouvait continuer…
Nous arrivions enfin sur les lieux de la tant attendue danse d’Oki Oki, la cérémonie de notre clan. Nous faisions enfin face au Grand Dresseur, Chahamei Koutetsu, et à ce qu’il s’était évertué à bâtir en compagnie des autres negodjaï (негодяй, scélérat). Il était même assez concerné par le retour du Chef. Le jardin du palais Kamo avait été décoré comme nos camps, sûrement pour nous rappeler que nous venions du Nord et que nous étions une forme d’exotisme. Au cas où nous l’avions oublié. Les lustres suspendus éclairaient un très large cercle tracé dans la terre, serti de glyphes aïnous. Le danseur allait venir imposer sa chorégraphie à tout le jardin. Les gens venaient orbiter autour du point de lumière, attirés par ce qu’il représentait. Les tonkori, les pararayki et les mukkuri commençaient à jouer, de concert, une mélodie de plus en plus forte, de plus en plus entraînante.
– « Mais… WEN ! WEN ! RAI-HI ! » Je détestais particulièrement quand le Grand Dresseur se mettait à jurer dans son dialecte local. Je soupçonnais vaguement qu’il s’agissait d’une lamentation, d’une supplique ou peut-être même, d’une insulte… « Vénérable Ezo-sama, vous ne pouvez pas me dire simplement “pas mal” ! J’ai besoin de votre approbation solennelle comme le veut la coutume. Vous devez absolument me masser le front avec la poudre de sang sacrée. C’est ce que veut la tradition. J’ai rempli le rôle qui m’a été accordé par nos ancêtres : j’ai construit le cercle Oki Oki avec les glyphes originelles de toutes nos familles Koutetsu, j’ai rassemblé le kiaï de chacune d’entre elles dans la danse que j’ai chorégraphié, j’ai pris en compte les conditions de construction des Kamo, j’ai supervisé les Tsuin pour qu’ils ne dénaturent pas trop nos coutumes… Sauf votre respect, je-… »
« …Mon vieux. » Ezo attrapa la manche du Grand Dresseur, pour le tirer jusqu’à lui d'un geste sec de judo. « Écoute-moi bien, oram-sak-sama. De base, moi, je viens de Kamtchatka, donc “la coutume”, c’est pas “la” coutume, c’est “ta” putain de coutume… » Il s’arrêta une petite seconde pour réfléchir. Je le voyais, à son visage : se dire que ça ne servait sûrement à rien de chercher à débattre sur ce genre de notions. Il fallait aller droit au but. Je savais le savait. C’était évident. « Dis-moi, Chahamei-sama, tu sais pourquoi je suis le chef de toutes nos familles Koutetsu ? Est-ce que t’as une petite idée qui te vient ? »
« Parce que ta grand-mère, Kurimuse Koutetsu, est celle qui nous a fait intégrer l’Orthodoxie ? Ou peut-être parce que… »La main d’Ezo muta instantanément pour se transformer en une sorte de mue de chitine bouillante, frémissante, qui absorba le poignet du Grand Dresseur. La scène me dépassa. Un petit temps d’arrêt nous stoppa tous dans notre mouvement. À en jugerqu’il par le regard apeuré de Chahamei, il venait sûrement de le mettre au courant de ce qui se tramait vraiment à Soya et qui allait bientôt déferler sur tout l’Hokkaido. Il devait s’agir du pouvoir de l’un des innombrables fléaux qu’il avait en sa possession. Je pariais sur un boost télépathique.
« J’ai été nommé Chef du clan Koutetsu, car je suis le plus à même de garantir notre survie dans ce merdier occulte qu’est Hokkaido. Je vais même te le reformuler : si tu es celui qui est chargé de garantir les traditions et que moi je suis chargé de garantir si tu l’es, c’est parce que nous n’avons pas le même sens des priorités, ni la même acuité décisionnelle. Oui. Je suis celui qui décide des priorités et qui choisit ce qu’on doit faire. Car la situation actuelle nous demande d’être plus efficaces que ce que la tradition nous impose. La lenteur de nos ancêtres et les interminables cérémonies ne répondent pas à la nervosité de la lutte contre la Guerre, contre la Captivité… Et là, j’ai décidé de trouver cette cérémonie pas mal et de continuer à prévoir une riposte à l’arrivée de OOORHL. Dans le fond… À quoi sert cette cérémonie si c’est la dernière ? Hein ?! Tu crois pas que j’ai mieux à faire que de poser mon cul boiteux sur l’herbe et contempler des olibrius danser pendant qu’un monstre, aussi fort qu’une Calamité, est en train de se déchaîner sur nos terres ? Mais, tu vois, je le fais ! Je vais le faire, là ! Parce que je conçois qu’il faut quand même garder la face, hein ! N’est-ce pas ? Dans l’incendie, faut sauver les meubles comme ils disent. Sauf que là, c’est tout le quartier qui se fait flamber. Je ne sais même pas ce qui m’a pris de venir ici ! Et puis… TE MASSER LE FRONT ?! Pourquoi pas te mettre de l’huile de baleine et te faire une turlutte pendant qu’on y est ! Je n’en reviens pas ! »
« Mais… Mais… Il faut tout de même qu’on poursuive… » hésita Chahamei, un peu chancelant, les jambes encore fragiles.
« Tu peux poursuivre, Chahamei-sama. Tu peux poursuivre, mais de ton côté. Tu ne vois pas que j’ai plus important à faire ?! Je préfère mille fois écouter quelqu’un qui m'explique ce qu’il ferait pour reprendre le contrôle de tous nos territoires plutôt que de perdre du temps à vous regarder improviser une comédie musicale. Alors, ne viens pas m’emmerder avec tes conneries. On bosse là. Merci. »
L’ambiance était installée. J’avais l’impression que cette phrase était non seulement destinée à moi, à travers l’invective qu’il adressait à Chahamei, mais qu’elle était également étendue à tous ceux qui avaient tendu l’oreille. Il voulait au moins rentabiliser sa venue à Nagoya. C’était sans doute légitime. La porte avait été claquée vers l’extérieur. Une assez étrange invitation en somme.
Règles de l'évènement
Comme un pseudo RP de négociation, chaque chef de clan possède ce que l’on appelle des points de rupture et des intérêts personnelsLe but sera de manœuvrer autour des informations fournies dans les sujets de rencontre pour tenter de séduire le chef de clan.
La réaction du chef de clan dépendra uniquement de l’intérêt qu’il portera à vos propos. En fonction du taux de réussite de votre post, ils iront jusqu’à vous proposer une place à leurs côtés.
La mise en scène de la rencontre avec le chef de clan est à votre discrétion tant qu’elle respecte l’ambiance générale mise en place par la narration.