LANCEMENT DU PREMIER EVENT le 01/04/2024Soyez au rendez-vous !
Un rituel Koutetsu séculaire qui permet aux guerriers clan de danser avec leurs ancêtres le temps d'un instant. En honorant ce rituel, les Koutetsu honoraient leurs aïeux, le temps d'une danse, avant de se livrer à un bain de sang glorieux. ▬ Cérémonie Koutetsu, Jardin du palais Kamo, Cercle de danse Oki Oki - 18h30
Moi, qualifié d’oram-sak par ce parvenu ? Pourquoi ?! Parce que je mettais du cœur à l’ouvrage, que je m’étais tué à la tâche et que je voulais que ça se sache, que je voulais qu’on respecte les traditions de notre lignée principale ? MENOKO ! ENUMKARA ! Je maudissais les ancêtres de ce singe russe qui n’avait à l’esprit que la guerre, la guerre et encore la guerre. J’avais été en mesure de résoudre toutes les problématiques majeures qui s’étaient dressées face à nous dans la conception du cercle cérémoniel : la logistique douteuse des Tsuin, le dépit et le dédain des Kamo, la jalousie maladive de ces décérébrés de Kugen, les fréquentes mises à jour informationnelles demandées par Meruji Saimin et puis, l’absentéisme des Jou au moment où ils étaient le plus attendus… Et c’était comme cela que les égards de la tête de notre clan m’étaient adressées ? Par un tirage de col et un coup de pression public… Sérieusement ? Ah ah ah ah ! Non, mais quelle ingratitude ! Kurimuse elle-même, considérée comme la rebelle de la lignée, ne s’était pas permis autant d’affronts.
– Chahamei-sama. La cérémonie commence.
– Très bien. Demandez à Sae Tsuin de vérifier les amplificateurs une dernière fois. Je tiens à ce que tout le quartier de Tempaku-ku nous entende.
– Chahamei-sama, nous avons une limite préfectorale de 110 décibels ! C’est ce que les orchestres symphoniques ne sont pas autorisés à dépasser. Nous avons donc préalablement réglé les amplificateurs sur ce niveau sonore.
– Hmmm… laissai-je passer en emmêlant mes épis de barbe. D’accord.
– Bon… J’y vais, du coup…
…
– AH ! Attendez, attendez ! J’avais entrevu quelque chose qui ne me plaisait pas. Il fallait que je règle ce détail au plus vite. J'accourai vers mon second, un peu essoufflé, en te pointant du doigt un jeune garçon muni de son smartphone. Ne me dites pas que vous allez les laisser filmer l’évènement. Les téléphones portables sont interdits ! Je…
– Ah ah ah ah… Hélas, ils ont été autorisés par Genrô Zen’In. Depuis un bon bout de temps, qui plus est. Nous sommes en 2035, il faut que nous aussi, Koutetsu de tout le plateau asiatique, apprenions à vivre avec notre temps. C’est comme ça, dira-t-on… Les mœurs évoluent. Nous avec.
– Pffff. Un soupir dépité. C’était tout ce que j’avais à lui répondre.
Décidément, il fallait que j’apprenne à voir la réalité en face. Nous étions en train de perdre la bataille. Notre dynastie millénaire, issue d’une arborescence de traditions orales, une pluralité éparpillée à travers tout un continent, s’était révélée aux yeux de l’Orthodoxie pendant la révolution industrielle. Elle avait su montrer son utilité dans la société exorciste en ne travestissant pas ses valeurs, en restant authentique. Aujourd’hui, de nouveaux défis s’offraient à nous, ceux d’une modernité absolue qui se voulait encore plus agressive que la précédente, mais nous y répondions avec faiblesse et lâcheté. Ce rouleau compresseur technologique qui nous dépossédait de tout en nous donnant l’illusion de tout avoir à portée de main… était un ennemi encore plus dangereux que le démon de la destruction qui venait d’arriver dans notre région. Pourtant, personne ici ne le comprenait vraiment, à part moi... et les Kamo, assez étrangement.
Je m’installais frustré dans mon siège pour contempler la cérémonie, en ruminant sur ce que cet un-guru d’Ezo m’avait dit. Je posais mon regard noir sur son cortège. Je le voyais encore discuter avec le grand stratège, Gurud. Il ne jetait même pas un coup d'œil à la cérémonie, alors qu’elle venait à peine de commencer. Et quel dommage, car je misais beaucoup sur cette danse. J’avais, en réunissant tous les maîtres-ritualistes des ethnies Koutetsu, trouvé la parfaite mesure dans la chorégraphie de cette année. La fluidité fleuve dans l’unicité, la synchronie entre toutes les parties du corps. Comme une sculpture qui se dessinait dans la matière mouvante sur chaque instant.
Le maître-ritualiste que j’avais choisi s’appelait Bikki. Il était doté de capacités hors-normes, il élevait le niveau de sa danse à un véritable défi corporel et occulte pour ceux qui étaient censés le suivre. Il avait, toute sa vie, pratiqué la danse des yukars d’Hokkaido et développé en cela des formes de corps, des conceptions de l’espace, qui lui étaient propres. Quand il dansait, il ne portait presque rien et emportait presque tout. Une déflagration enveloppée. Un Koutetsu.
Des petits passements de jambe, des enjambées qui traversaient le cercle… En guise d’ouverture, il prenait la mesure de l’espace. Il en adoptait les courbures. Les percussions marquaient un rythme saccadé. Les cordes, encore timides, faisaient leur apparition dans la mélodie générale. Je me redressai. L’engouement commençait à poindre. Je fis alors apparaître notre sphère sublime traditionnelle, la balle de danse avec laquelle le maître-ritualiste allait performer. Le signal pour endiabler la rythmique et débuter la véritable cérémonie. Avant d’être une danse, il s’agissait surtout d’une épreuve chez nous. Une épreuve qui allait demander aux participants extérieurs de suivre la chorégraphie, de réaliser les mêmes mouvements que lui… et de percevoir à quel point l’art Koutetsu est complexe.
Bikki-sama agrippa la balle d’une poigne franche. Il débuta la danse cérémonielle en exécutant un flip avec les deux mains sur la balle. En utilisant le rebond de la balle sur le sol et le poids de son corps, il se redressa pour envoyer la balle le plus haut possible en direction du ciel. Elle exécuta une trajectoire ascendante, puis d’un seul coup, comme aspirée dans un tuyau invisible, elle traça un large 8 dans les airs pour revenir exactement à la même place. Repositionné, le danseur s’élança dans les airs d’un bond immense pour reprendre la balle et la coller contre son torse. En retombant, il exécuta une série de vrilles invraisemblable et se réceptionna finalement sur le sol en grand écart. Il posa la balle au sol. D’un seul doigt, il souleva l’intégralité de son corps vers l’avant pour finir par se redresser en poirier, les jambes encore complètement écartées. Il referma les jambes, une impulsion de l’index, un salto avant, et il était à présent debout sur ses pieds, les bras écartés. Une petite volte sur lui-même pour marquer le tempo. Le premier claquement de main… Puis, presque comme un footballeur, il alla lever la balle avec le dos de son pied pour la placer au niveau de son buste. Le deuxième claquement de main… pour finir par envoyer un coup de poing destructeur dans la balle, en hurlant une onde de choc. Des étincelles noires et rouges firent imploser la balle. Au diable leurs décibels. Le coup et le clou du spectacle les valaient bien.
Ezo avait stoppé sa conversation pour s’intéresser à la beauté martiale de cette danse. Je ne pouvais m’empêcher de jubiler. L’éclair noir était l’attaque signature de la lignée des îles Kouriles à laquelle il appartenait. Je le savais pertinemment. C’était par la considération de tous ces éléments, de tous ces particularismes ethniques qui nous donnaient l’impression d’être si loins les uns des autres au sein de notre clan, que cette danse était un rassemblement. Une manière de rappeler que chacune de nos traditions devait, avant d’être discutée, considérée. Nous étions certes des combattants, formés depuis tout petit au combat contre les fléaux, mais nous étions par-dessus tout les ressortissants d’une culture complexe, entremêlée, qui renfermait des secrets que même les Grand dresseur n’avaient pas dans leurs yukars.
Je me levais de mon siège pour contempler la foule. Qui donc allait pouvoir observer ? Qui s’était démarqué ? Attendez voir…
Explications du jeu
La cérémonie de la danse d'Oki Oki permet aux participants de tenter de relever ce défi physique de la danse traditionnelle des yukars. En répondant à la suite, vous pourrez mettre en scène votre personnage tentant seul, ou accompagné, de relever le défi des Koutetsu et de communier avec eux grâce à leur chorégraphie.
En vous basant sur la chorégraphie décrite dans le paragraphe en "quote", vous devrez reproduire les mouvements du danseur et de sa balle à l'aide de vos talents et vos sorts. En résumé, vous devrez essayer de deviner quels talents été utilisés dans le post, les réutiliser et si vous ne le possédez pas, essayer de trouver une parade pour tromper le public ! Tout le monde peut être un danseur Oki Oki... à condition de le vouloir !
En vous basant sur la chorégraphie décrite dans le paragraphe en "quote", vous devrez reproduire les mouvements du danseur et de sa balle à l'aide de vos talents et vos sorts. En résumé, vous devrez essayer de deviner quels talents été utilisés dans le post, les réutiliser et si vous ne le possédez pas, essayer de trouver une parade pour tromper le public ! Tout le monde peut être un danseur Oki Oki... à condition de le vouloir !