Dans l'ombre des fléaux ~ ft. Momoe & Keisuke [MISSION]

Dans la lueur naissante de la journée, Tengen Jou, membre de la garde de Tokyo, se tenait au sommet d'une colline, contemplant le panorama étendu de la ville endormie. Les premiers rayons du soleil embrasent le ciel d'une teinte rose dorée, peignant les nuages dispersés d'une palette de couleurs chatoyantes. Une brise légère balayait doucement ses cheveux rouges, apportant avec elle les promesses d'une nouvelle journée. Pourtant, malgré la beauté du spectacle qui s'offrait à lui, une tension palpable serrait son cœur. Nichitsu l'attendait, avec ses secrets enfouis et ses mystères insondables.

Dans son costume immaculé, Tengen semblait disposer d’une figure imposante et résolue, prêt à affronter tous les défis qui se dressaient sur son chemin. À ses côtés, une équipe d'exorcistes novices attendait avec une anticipation nerveuse, leurs regards emplis d'une combinaison de zèle et d'anxiété. Pour certains d'entre eux, c'était leur première mission sur le terrain, une occasion de prouver leur valeur et leur détermination.

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Leur voyage vers Nichitsu avait commencé à l'aube, lorsque la ville était encore plongée dans le sommeil. Ils avaient traversé les rues désertes de Tokyo avant de se rendre à la gare où un train les attendait pour les emmener vers leur destination. Leurs pas résonnaient dans les rues endormies, tandis que les premiers rayons du soleil perçaient à travers les gratte-ciels imposants, illuminant la ville d'une lueur douce et dorée.

Une fois à bord du train à grande vitesse, Tengen et son équipe s'étaient installés dans leurs sièges, laissant derrière eux les tours étincelantes de Tokyo pour s'enfoncer dans les paysages pittoresques de la campagne japonaise. À travers les fenêtres du train, ils pouvaient voir les rizières verdoyantes s'étendre à perte de vue, tandis que les montagnes majestueuses se dressaient fièrement à l'horizon.

“Monsieur Tengen, cette mission va être dangereuse ?”, ajoutait un petit blond à l'air apeuré. “Arrête d’avoir peur pour rien, Ito !”, rétorqua une jeune brune, Saki. Le regard de Tengen se plongeait sur chacun des trois apprentis un à un, dont le troisième silencieux. "Allons, cessez de vous chamailler pour rien. La mission ne peut pas être dangereuse vu que je suis là ! Mais restez sur vos gardes tout de même ahah.”

Les trois exorcistes accompagnant Tengen étaient tant différents. L’un était presque muet, ne parlant que rarement peu importe ce qu’il se passait, des cheveux de jade et s'appelant Shinji. Le plus petit des trois, avec un comportement timide et peureux, se dénommait Ito, le fameux blond. La dernière était bel et bien Saki, la brune étant la plus grande des trois. De tous jeunes exorcistes, ils venaient à peine de rentrer dans le monde magnifique et dangereux de l’Orthodoxie, tout en bas de l’échelle. Tengen avait déjà décidé de prendre grand soin de ceux-ci.

Lorsqu'ils avaient mis pied à terre, une atmosphère de mystère semblait envelopper le village, comme si le temps lui-même s'était arrêté en ces lieux oubliés. Les rues étaient désertes, les bâtiments abandonnés semblaient figés dans le temps, témoins silencieux du drame qui s'était déroulé. La gare était un peu en retrait de cette ville, du moins la gare la plus proche. Ils pouvaient prendre une route qui faisait le détour, ou bien passer par une colline pour trancher en ligne droite, et vous savez déjà quelle route a décidé de prendre Tengen au final.

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Tengen avait dirigé son équipe à travers les rues étroites du village après être passé par la colline, chaque pas les rapprochant un peu plus de leur objectif. Ils marchaient dans un silence solennel, leurs sens en alerte maximale, conscients des dangers potentiels qui les entouraient. Mais contrairement aux exorcistes inquiets, Tengen avait cette assurance débordante, les deux mains dans les poches. Son visage paraissait si fermé, si sérieux, et son arme étant déjà cachée et enroulée dans un gros tissu noir. C’était son seul bagage pour cette mission. Seulement, à peine son premier pas posé sur le sol de cette ville, que son énergie occulte traversait déjà chacun des murs de la ville, se répandant à une vitesse folle avant de revenir à lui, invisible à tout le monde. Il ne cherchait qu’à détecter de potentiels dangers immédiats ici et là.

Alors qu'ils arrivaient au cœur du village, une sensation étrange s'était emparée d'eux, comme si le village lui-même était conscient de leur présence. Une brise fraîche soufflait à travers les ruelles désertes, portant avec elle une étrange atmosphère de mystère et de danger. Mais c’est bien dans le cœur du village, sur la grande place publique, que tout le monde avait rendez-vous. C’était l’endroit le plus facile d’accès, après tout. Quelques tentes de fortune étaient déjà installées, de quoi protéger le nécessaire. Après tout, cette mission pouvait prendre une journée comme quelques jours, qui sait ?

“Bon. Ito, Saki et Shinji, je vous laisse quelques minutes le temps de parler aux responsables des nettoyeurs quelques minutes. Essayez de ne pas foutre le bordel avant que je revienne, d’accord ?”, exclama Tengen. Pour seule réponse, il n’eut qu’un “D’accord !” presque collectif.

L’exorciste continua donc sa marche en direction d’une tente un peu plus grande que les autres où attendaient déjà d’autres personnes. Le porte-parole des entreprises ainsi que le leader du laboratoire de prélèvement étaient déjà en face de celle-ci, à discuter tranquillement. Le matériel à l’intérieur semblait bien être celui du laboratoire, après tout, peut-être faudrait-il faire quelques tests rapides sur place ?

“Bonjour messieurs, je suis le chef des opérations pour cette mission, j’espère ne pas vous avoir fait trop attendre.”, dit-il avec une certaine froideur tout en montrant son insigne, symbole évident qu’il était bel et bien qui il disait être. “Je me suis déjà renseigné sur les lieux avant de venir, alors pas besoin de débrief dessus.”

Les deux hommes semblaient déjà fatigués, comme si être dans cette ville drainait leur force sans qu’ils ne s’en rendent compte. Les bagages sous leurs yeux sont presque semblables à des yeux de pandas. Leur prénom étant Shogo et Arata, déjà communiqués entre eux.

“Non non, ne vous en faites pas, nous ne sommes pas là depuis longtemps. Comme prévu, nous attendions votre arrivée pour les instructions. Mais si je peux me permettre, je pense que nettoyer l’Hôpital est une prio-..” sans le laisser finir, Tengen l'interrompit brusquement. “Je refuse, aucun de vos hommes n’a l’autorisation de s’approcher des mines ou de l’Hôpital sans mon accord. Occupez-vous à nettoyer les maisons alentour en attendant. De mon côté, j’irais avec mon équipe visiter ces lieux. Ne vous en faites pas, je compte prendre quelques-uns de vos hommes avec moi, comme ça vous aurez de quoi noter dans votre rapport pour faire bonne figure et tout le monde sera heureux n’est-ce pas ? Ahahah”

Accompagné d’un faux sourire, Tengen parvint à un accord avec ces hommes. Après tout, s’ils étaient ici c’était tout d’abord pour l’argent, mais aussi pour se faire reconnaître. S’ils avaient eu un rôle important ou semi-important dans une telle mission, ça ne ferait qu’embellir leur CV dans leur propre entreprise, n’est-ce pas ?

A peine Tengen finit de leur parler et de conclure tout ça, qu’un duo étrange venait à passer dans sa vue un peu plus loin, regroupé avec les nettoyeurs. Une femme qu’il connaissait bien, très bien même, en train de communiquer avec un homme. Il était évident qu’ils étaient proches. Et Tengen ne pouvait oublier cette géante s’étant déjà fichue de sa tête.

“Et bien, il semblerait que j’ai déjà choisi qui partira avec moi à ces endroits ahah.”, dit-il en saluant les deux autres leaders. Un simple signe de sa main laissa ses élèves le suivre, ses pas le dirigeant tout droit en direction d’une certaine géante et de son acolyte blond.

“Qui aurait pu le croire ? Je te croise de nouveau, ‘G i u l i a’. “, annonçait-il tout en prononçant bieeeen son ‘nom’. “J’ai essayé de te retrouver, en vain, et voilà que je te retrouve de cette façon, le hasard fait bien les choses, n’est-ce pas ? Et bien, sois contente ! Toi et ton petit camarade, vous allez me suivre, vous êtes les deux heureux chanceux qui m’accompagneront pour aller à l’hôpital !”, un grand sourire bien faux s’étirait sur ses lèvres.

Résumé:

Dans l'ombre des fléaux.

Cette journée promettait d'être pleine de surprises. Non seulement on l'avais contactée il y a quelques jours pour un job étrange, en lui promettant monts et merveilles, le genre de trucs qui pue l'arnaque à 100 kilomètres à la ronde, mais en plus de ça, il se trouve que son ami récent avait eu la même proposition ! Original, mais c'était bien étrange de la contacter elle, en plus du français. Qui donc avait pu avoir son contact comme ça ? Où est-ce qu'elle avait pu laisser ses données personnelles trainer ? Ça faisait froid dans le dos...

Ils s'en étaient rendus compte par échange de messages, quand Momoe s'était fait contacter par celui qui avait reçu son petit mot d'amour, venant se plaindre de la trop grande proximité qui lui avait offert un sommeil sur le canapé ! Après toute cette petite conversation, ils avaient fini par convenir d'un rendez-vous à la gare, histoire d'aller prendre le train pour Saitama, dans le Kanto. Ce n'était pas son moyen de transport préféré, l'Italienne ayant plutôt tendance à utiliser la voiture, mais bon, quand on habite dans une grande ville, c'est assez con de s'embêter avec une caisse, surtout si les transports en commun sont bien faits.

Bref, une fois tous les deux à la gare, la barmaid n'hésite pas à exprimer son mécontentement, n'étant pas spécialement bien chaude à l'idée d'aller de nouveau crapahuter dans un trou paumé. La dernière fois qu'elle avait fait ça, ça lui avait valu une rencontre avec un garde à la con, qui l'avait bien fait chier sur sa présence dans un endroit pareil. On a encore le droit de travailler, merde ! Bon, au moins, cette fois, elle avait en partie appris l'existence du truc par elle-même. Ça fait beaucoup parler, une disparition de village pareil... Surtout avec l'autre streamer qui disparait ! Y a même un subreddit qui a été créé à ce sujet, c'est que ça en fascine, du monde !

Au moins, la "fan d'urbex" n'était pas lancée dans une affaire aussi emmerdante que la dernière fois. Au moins, il y aura une bonne récompense à la clé, ce qui changera de la pauvre bague de la dernière fois... Espérons que ce soit tranquille, et qu'il n'y ai pas de quoi trop les faire chier. Si ça peut juste être une histoire de séquestration à grande échelle, au moins y aurait juste à foncer dans le tas pour buter le méchant, rien de bien compliqué...

Une fois arrivés en ville, et après avoir dû marcher via une colline pour raccourcir le chemin parce que l'endroit était bien vide, voilà que le duo de chamanes composé d'une géante aux cheveux blancs habillée d'un débardeur, d'un jean et d'une veste en cuir ainsi que d'un "petit" blond, dans un imper rouge sang et avec des lunettes, détonnait avec le vide général de l'endroit. Il faisait grisouille, moche et on aurait dit que le temps pouvait tourner à la pluie en un rien de temps. Au final, leur tenues étaient adaptées à l'instabilité du ciel... La ville "abandonnée" semblait au final être relativement peuplée, au vu des tentes qui s'y trouvaient. Pour sur, ils n'étaient pas les seuls à être venus, et ça risquait de rendre la tâche plus compliquée...

L'idéal serait de faire bande à part, pour aller explorer le coin tranquillement. Comme ça, peu de risques de croiser qui que ce soit, on rentre dans les bâtiments flippants, on enquête, on tape ce qui passe, on fait le rapport, et. on. RENTRE ! plus qu'à encaisser la prime, et hop, de retour au chaud dans son lit.

"Tu veux commencer par où ?"

Bah oui, les décisions se prennent à deux, alors autant demander l'avis de celui qui l'accompagne. S'il a envie d'aller faire copain-copain avec les nouveaux résidents, tant mieux ! Mais l'inspectrice en herbe n'est pas du même avis, et aimerait plutôt foncer tête baissée vers les bâtiments avec un air lugubre. Bien sûr, s'il n'est pas d'accord, ils trouveront un compromis, mais valait mieux rester groupés.

Et alors que la grande dame se pensait tranquille, préparant ses plans avec son acolyte, voilà qu'un roux qu'elle ne connait que trop bien, décide de se pointer pour dire bonjour. Bon sang ! Il fallait qu'il soit là, c'était pas possible d'être tranquille ? Bien, il fallait repartir sur son personnage précédent, espérons que Keisuke ne trouve pas ça trop étrange... Et puis, autant profiter de ses acquisitions de l'autre fois pour étoffer son mensonge, alors la bague récupérée la dernière fois, qui se trouvait à son majeur gauche, vient passer au doigt d'après, d'un petit geste de main dans la poche. Comme ça, paf ! Alliance de fortune, de quoi faire croire bien des choses...

"Oh non, pas encore lui...."

"Eeeh, je m'attendais pas spécialement à te revoir de sitôt, comment va ta lame depuis que tu m'as pointé avec ? T'as appris la politesse depuis ? Désolée pour toi, mais cette fois je fais juste un tour avec mon chéri, un spot aussi populaire que ça, on peut pas faire plus romantique !"

La "jeune mariée" affichait son meilleur regard plein de hâte, comme si elle dévorait d'envie d'aller se balader en amoureux dans un hôpital insalubre et abandonné. La proposition du garde ne l'enchantait pas du tout, surtout en connaissant sa tendance à sortir son sabre pour menacer la première maudite venue. Y en a qui savent pas se tenir....

Handn

Résumé:

Momoe Senatore
Tengen Jou

Dans l'ombre des fléaux

Un travail peu ragoûtant et suspect, qui promet de faire gagner gros s'il est accompli ? Il est sûr qu'au premier coup d'œil, il apparaît clairement comme une anguille sous roche. Mais Keisuke a confiance en la sécurité de ses données, et après tout, ce genre de cas de figure constitue une bonne partie de son emploi. Il avait discuté un peu avec Momoe, et les deux chamanes avaient fini par s'accorder sur le fait d'aller vérifier tout ça sur place. S'étant rejoints à la gare la plus proche, ils avaient passé tout le trajet à en discuter, ce qui avait permis au blond de prendre connaissance de l'ampleur de l'affaire, avec l'histoire du streamer et tutti quanti. Il avait également mis été au courant de la mésaventure de son acolyte, se plaignant d'un certain garde plutôt casse-pieds ayant interrompu une séance d'urbex.

Le train débarqua pile à l'heure en gare, et les seules personnes en descendant se virent être dévisagés par le reste du wagon. Quel genre de fou voudrait s'aventurer dans le coin au vu de toutes les légendes urbaines environnantes ? Keisuke n'y porta aucune attention, préférant poser le premier pied sur le sol tout en soupirant, déjà fatigué de l'extermination qui allait se produire. Qu'est-ce qu'il faut pas faire pour mettre du bœuf de Kobe sur sa brochette... Il entama sa marche, suivant de près la grande femme qui semblait déterminée à couper par la colline. Peut-être que la géante avait chaussé ses bottes de sept lieues pour être motivée comme ça ? Une fois arrivés sur place, ils purent découvrir l'état sinistre des lieux, qui donnait tout sauf envie de s'enfoncer plus profondément. Malheureusement, c'est ce qui allait devoir se passer pour les deux chamanes. Et à deux, qui plus est ! Car il était hors de question pour Keisuke de travailler avec les "agents" sur place, le fait d'être en duo le changeant déjà de son quotidien.

- Par le début. Ils doivent être de ceux qui nous ont contactés, donc on ferait mieux de les interroger pour récolter leurs rapports. Je préfère planifier pour savoir à quoi m'attendre, donc autant faire les choses bien.

Et alors qu'il allait continuer son explication, Keisuke se fit interrompre par une tierce personne, visiblement enjouée à l'idée d'explorer en grand groupe. Un homme adulte et trois adolescents ? Keisuke était déjà blasé à l'idée de jouer le baby-sitter. Sans dire un mot de plus, il regarda la conversation se créer entre la borgne et le roux, qui semblaient bien se connaître. Enfin, "bien" étant un grand mot, puisque non seulement, il appela Momoe par un autre prénom, mais en plus, il ne semblait pas savoir qu'elle était conjointe au gaijin à ses côtés. Chose que le concerné apprit au même moment ! Profitant de porter des verres teintés, Keisuke fronça légèrement les sourcils en regardant l'homme aux cheveux longs, intrigué par la raison de cette suite de mensonges. Évidemment, il sauta à pieds joints dans la combine, histoire de soutenir la femme qu'il accompagnait. Peut-être qu'il était une ancienne conquête, venu lui annoncer qu'elle était mère de triplés, et qu'elle allait devoir payer la pension alimentaire ?

- Giulia, tu connais ce papa poule ? Il semble déterminé à continuer sa sortie scolaire avec nous, mais je préférerais que notre sortie de couple se continue à deux...

Toujours les mains dans les poches, le tueur à gages signifiait sa présence aux intervenants, tout en ne s'adressant pas directement à leur égard, pour marquer le fait qu'ils n'étaient pas les bienvenus. On n'a pas idée de s'incruster dans les rencards des gens, surtout avec des enfants !

Si une certaine épouse apprend ça, j'en connais un à qui ça va être la fête...

Résumé:

Le silence pesait dans l'air, lourd de suspicion et de tension palpable, alors que Tengen se tenait face à la femme, immobile comme un roc malgré le flot de paroles qu'elle déversait. Chaque mot semblait ricocher sur une surface dure et indifférente, car il n'accordait plus aucun crédit à ses dires. Il avait appris à ne plus croire en un seul mot venant de sa bouche. Pourtant, en dépit de son attitude stoïque, un sourire en coin ourlait ses lèvres, trahissant son amusement intérieur. Il la laissait parler, sachant qu'à la fin, il aurait le dernier mot.

À ses côtés, son acolyte blond, tel un écho de son propre cynisme, ajoutait sa propre touche de sarcasme à la situation. Au cœur de cette zone interdite, entourés d'équipements et de personnels scientifiques, ils semblaient penser que leur mensonge était aussi transparent qu'une vitre. Mais Tengen ne se laisserait pas berner si facilement.

"Ah, vraiment ?" dit-il d'une voix calme, hochant la tête avec feinte compréhension. "Il est tout à fait logique que vous choisissiez cet endroit désert pour une balade romantique, n'est-ce pas ?" Un sourire ironique dansa sur ses lèvres alors qu'il donnait ses ordres à son assistant. "Ito, va demander à Mr. Shogo de te donner le registre du nom des employés s'il-te-plaît."

Ito s'empressa de répondre avec un enthousiasme débordant avant de filer à toute allure vers sa mission. Tengen ne détourna pas le regard, ses yeux fixant les intrus avec une intensité prédatrice. Il n'allait pas les laisser s'en tirer à si bon compte. Et pour enfoncer le clou, il décida d'utiliser ses talents de détection sur Keisuke, le faisant sentir observé, scruté dans les moindres détails.

Lorsque Ito revint avec le dossier tant attendu, Tengen le prit avec satisfaction, parcourant rapidement les informations. "Ah, parfait," murmura-t-il, un sourire satisfait éclairant son visage. "L'Empire ne déçoit jamais en matière de documentation," Il remarqua le changement de nom de la femme avec un amusement mal dissimulé, les photos des employés à côté comme un CV. "Momoe Senatore, ce n'est pas Giulia, finalement, hm ? Ainsi que.. Keisuke Sakamoto"

Rendant le dossier à Ito, Tengen se redressa, croisant les bras avec assurance. "Bien, revenons à nos moutons," déclara-t-il, son regard balayant les intrus avec autorité. "Je suis Tengen, chef des opérations pour cette mission. Enchanté." Il se délectait du pouvoir qui émanait de cette position, même s'il n'en avait que faire réellement. Mais cela facilitait grandement les choses, lui permettant d'accéder à toutes les informations nécessaires.

"Dorénavant, vous n'avez d'autre choix que de me suivre," continua-t-il, son ton laissant peu de place à la discussion. "À moins que vous ne préfériez vous fâcher avec l'Empire et vous priver de votre salaire." Il savait qu'ils n'avaient guère le choix, et ils le savaient aussi. C'était le prix à payer pour les tentatives passées de Momoe de le tromper.

Alors, accompagné de ses petits apprentis exorcistes, il commençait à vouloir se diriger en direction de l’hôpital en premier. Bien sûr, il n’oubliait pas de faire un petit signe aux deux acolytes pour qu’ils viennent avec lui. Il serait dommage qu'ils ne soient que deux à s'amuser alors qu'ils pourraient le faire tous en équipe, n'est-ce pas ?

Résumé:

Dans l'ombre des fléaux

Alors que Momoe s'enfonçait encore un peu plus dans son mensonge, entrainant Keisuke à l'intérieur, voilà qu'elle se fait rappeler à la raison. Pourtant, ça restait cohérent, elle ne se doutait juste pas que ce saleté de garde puisse avoir des documents de l'Empire. Fais chier, en plus il est tout content de son petit tour de passe-passe. Bravo ! Ça paye d'être le chien de garde de cet Empire de merde, un petit toutou à la solde de l'Orthodoxie, un bon à rien qui ne se sent fier que de par son statut externe... Ces types-là, ce sont les pires, y a pas de doute possible. Ils sont vicieux, te lâchent pas, et sont les moins loyaux possibles... De vrais serpents, beurk.

Le regard de son "chef des opérations" la dégoutait. Cette petite suffisance, son côté hautain... Marrant, mais maintenant qu'elle était mise à nu, la chamane n'allait pas hésiter à se révéler sous son vrai jour. Plus de fan d'urbex enjouée et complètement à l'ouest, non, voici venu le tour de l'immigrée pleine de rancœur contre ce pays qu'elle déteste temps. Et cela commence par...

"Figlio di buona donna..."

Voilà ce que Momoe laisse glisser entre ses dents. Une injure encore d'apparence gentille, Tengen serait donc le fils d'une "bonne femme". C'est mignon....... Son regard se tourne vers les ados en arrière-plan, à qui elle s'adresse maintenant.

"J'me demande ce que ça fait que d'avoir comme "chef" un type qui a les mains baladeuses sur les femmes qu'il connaît à peine... Particulièrement sur les grandes femmes d'ailleurs, fais gaffe à toi, la brune."

Ceci étant dit, la borgne retourne poser son regard sur le roux, qu'elle toise de haut en bas, profitant de sa supériorité en taille pour le prendre de haut. Avec tous les titres possibles, c'est bien un truc qu'il ne rattrapera pas, même à coup de talonnettes.

Travailler à la solde de l'Empire n'enchantait déjà pas beaucoup la hafu, mais alors, devoir travailler avec LUI ? L'angoisse, ça promettait d'être spécial...

"Keisuke, comme on parlait du loup dans le train, voilà l'en- le garde que j'ai déjà pu rencontrer il y a quelques semaines, alors que je comptais investiguer en solo sur une affaire de disparition. Avec tout le respect qu'il a pu avoir, il m'a menacé comme une malpropre, alors que je cherchais juste à aider une pauvre gamine. J'vais te suivre uniquement parce que je suis payée pour, crois pas que ça me fasse plaisir, j'irais pas me foutre en danger pour toi. Et en dans les "endroits déserts", on se balade pas en costard, c'est un terrible manque de goût et d'adaptation à ce qui nous entoure. Le costume, ça reste en ville, et ça se porte correctement, on attache pas le dernier bouton de son veston. Vous savez vraiment pas vous fringuer, les Japonais..."

Et oui, on ne joue pas au jeu de qui s'habillera le mieux face à une habituée du costume ! Tout ce qui fait qu'une personne sait véritablement bien s'habiller, et bien c'est l'adaptation ! Quelle idée d'aller enfiler un pantalon de tailleur noir dans un endroit plein de boue... Momoe laisse partir le petit groupe d'exorciste devant, pendant qu'elle reste derrière avec Keisuke, pour mettre un peu de distance. Elle en profite pour s'allumer une cigarette, qu'elle accompagne d'un majeur levé, avec de nouveau une bague l'entourant, en direction du chef d'équipe.

"Au moins, ça aura le mérite de rajouter un peu d'entrain dans la mission... T'en veux une, Keisuke ?"

Handn

Résumé:

Momoe Senatore
Tengen Jou

Dans l'ombre des fléaux

Quelle ne fut pas la surprise de Keisuke lorsqu'un des élèves ramena un bloc-notes à l'homme aux cheveux longs, où se trouvaient le nom et le prénom du hafu. Des deux même, puisque la supercherie de Momoe ne dura qu'un bref instant. Bon, certes, avoir son identité révélée n'était pas plaisant, mais ce qui était assez rassurant c'est que celui qui se nommait Tengen était à la botte de l'Empire, et ne semblait avoir qu'une bribe d'informations sur le "couple". Ils resteraient donc un duo de simples gaijins tout ce qu'il y a de plus banal. La partie moins agréable par contre, c'était celle où Keisuke s'était senti reluqué intensément par le roux pendant l'aller-retour de son élève. L'idée qu'un homme l'observe d'une telle manière le mettait mal à l'aise, et son expression faciale ne le cachait pas.

"Il ne me plaît pas ce gus, je sens qu'il va me taper sur le système un bon moment..."

L'avantage d'être accompagné de quelqu'un qui ne mâche pas ses mots, c'est que Momoe faisait le travail de rébellion pour deux, et exprimait à haute voix les pensées de Keisuke, qui pouvait continuer à observer la scène sans dire un mot. Le seul moment où il détourna le regard, c'est quand son acolyte s'adressa directement à lui, décrivant l'homme de l'Empire comme un relou qui ne sait pas s'habiller. Il est vrai que comparé à lui, le garagiste était plus à même de se balader dans un endroit insalubre comme celui-ci, chose qu'il ne remarquait même plus tant porter sa tenue de "travail" lui était devenu naturel. Puisque le groupe était forcé de rester ensemble et que Tengen semblait déterminé à être accompagné des deux chamanes, Keisuke décida de briser son silence pour exprimer son mécontentement :

- Je tiens à me répéter si je dois me coltiner ta troupe de joyeux lurons, ne compte pas sur moi pour aider tes morveux en cas de danger. Toi oui à la limite, histoire d'assurer le salaire, mais à part si les ramener saufs nous fait toucher une prime...

C'est après ça, et surtout en dernière position que le blond entama sa marche vers l'objectif commun. Un petit "Humpf." s'échappa de sa bouche lorsque Momoe prononça "un peu d'entrain", histoire de montrer que ce n'était clairement pas sa priorité première. Il était de l'école préférant que le travail soit effectué proprement et calmement, et n'était pas du genre à voir ça comme un jeu. Par contre, sa main droite, qui se retira de la poche de l'imperméable, déclara à sa place qu'il allait devoir contenir son sang-froid pour supporter le quatuor d'inconnus.

- C'est pas de refus, ils me pompent déjà l'air alors je suis pas à ça près...

Sa première bouffée sembla le relaxer, bien qu'un soupir se précipita pour décrire sa joie d'être ici.

C'est l'histoire d'un meurtrier en série qui doit collaborer avec un représentant de la loi...

Résumé:

Tengen, flanqué de ses trois jeunes apprentis, se tenait là, dans ce décor urbain qui semblait mélanger harmonieusement tradition et modernité. Son regard scrutateur se posa sur les ruelles étroites, les pancartes vieilles et dégarnies et le reste de déchets à même le sol. Qui sait depuis combien de temps ceux-ci jonchaient le sol. Une sensation étrange se prenait à son cœur, c’est comme s’il n’avait pas sa place en ces lieux, comme si la ville elle-même cherchait à l’éjecter, à le bannir. Et même si les défis et les mystères de la journée ne faisaient que commencer, il savait qu’il allait encore y en avoir énormément.

Malgré tout, il ne pouvait s’empêcher de soupirer en secouant sa tête face à Momoe et Keisuke. Ces deux-là semblaient prêts à tout pour tenter de l’insulter ou d’obtenir une réaction de sa part. Mais ce n’était pas dans son caractère de s’énerver bêtement. Et c’était quelque chose qui se voyait dans son regard lorsque celui-ci croisait celui de Momoe. Peut-être pouvait-elle comprendre que, dans son silence refusant de répondre à ses provocations inutiles, il la voyait comme un petit chiot qui s’énervait à ce point, malgré la différence de taille évidente entre les deux.

Les pensées de Tengen étaient comme des volutes de fumée, sinueuses et insaisissables. Son esprit évalue constamment les options, cherchant le meilleur chemin à emprunter. Alors que le groupe se tenait là, se déplaçant déjà jusqu’à leur prochaine destination, Tengen se rappela soudainement de quelque chose. Les plans de la ville, il n’y avait finalement peut-être pas que ces endroits-là où ils pourraient obtenir des informations, n’est-ce pas ? Alors, déjà écarté du plus grand groupe de profanes, Tengen s’arrêta calmement.

“Je viens de me rappeler d’une chose”, disait-il tout en se retournant vers ses camarades de fortunes et ses apprentis. “Mais il y a une mairie et une petite bibliothèque dans cette ville. Peut-être que l’un de ces deux endroits, ou bien les deux, ont des informations avant qu’on s’engouffre directement dans l’hôpital. Qu’en pensez-vous ?”

Tengen laissa ses mots flotter dans l’air, attendant les réactions de ses compagnons. Il savait que le succès de leur mission dépendait de leur capacité à rassembler des informations précieuses, à comprendre les nuances et mystères de cette ville si étrange. Et il était convaincu qu’un de ces deux endroits pourrait être une mine d’or d’informations, un trésor caché attendant d’être découvert.

“Quant à vos provocations précédentes, autant aller tout droit au but maintenant. Je devais prendre des employés de ces hommes pour qu’ils m’obéissent au doigt et à l'œil. Et les mystères de cette ville sont, très sûrement, causés par des fléaux.”, il prenait un petit temps de pause, les laissant calmement ingurgiter ce qu’il disait. “Étant donné que vous êtes les deux seuls capables de les voir ou de les affronter, c’est pour ça que je vous ai choisis. Un chamane et une maudite, on en croise pas tous les jours.”

Depuis la dernière confrontation avec Momoe, il s’était bien renseigné. Après tout, il était très bizarre qu’une profane n’a aucune énergie occulte et soit impossible à détecter pour Tengen. Il ne voulait pas laisser de points faibles ouverts sans enquêter. Et c’est alors qu’il a découvert ce qu’elle était. Bien entendu, il n’avait rien contre elle de ce côté, “Maudite” était un bien grand mot.

“Oh, et pour mes apprentis, ne vous en faites pas pour eux, ils sauront se tenir et gérer tout seuls. Après tout, ils sont là pour ça. Et s’il y a des problèmes, je m’occuperais de les protéger. Je suis là pour ça.”, ce à quoi les apprentis souriaient, content de ce que disait Tengen qui ne les prenait pas pour des poids morts mais bien pour des apprentis exorcistes.

Et finalement, pour rapporter la paix entre tout le monde, il les laissait choisir directement par où commencer. De quoi repartir sur de bonnes bases. Enquêter dans la bibliothèque ou bien la mairie -voir les deux en même temps-, ou bien directement s’attaquer à l’Hôpital sans informations ? Il n’y avait pas de mauvaises solutions, pour l’instant.

Résumé:

Dans l'ombre des fléaux

Cigarette en main, Momoe entamait le pas, marchant de façon tranquille, sans spécialement se presser. Cette situation l'agaçait, et elle le laissait sentir. C'était peut-être un comportement très enfantin, mais bien celui qu'elle adoptait. Ses yeux se lèvent au ciel, à la fois gris et très lumineux, qui n'a rien de particulier, il fait moche, rien de bien intéressant à remarquer. Malgré tout, la grande femme affichait un petit sourire narquois, celui de quelqu'un content d'avoir eu ce qu'elle voulait. Il ne veut pas répondre ? C'est qu'il n'a pas de répartie pour le faire ! Qu'il aille bouder dans son coin, il pensait quoi, qu'elle allait se faire toute docile ?

Les ruelles sont crades, l'odeur générale est celle très particulière d'un sac poubelle qu'on aurait laissé pourrir en plein soleil - en même temps, ils semblerait que ce soit la source de cette senteur - et les murs commencent déjà doucement à se faire recouvrir de mousse. Quelques mois de plus, et peut-être que la nature aurait encore plus repris ses droits, prenant la place des détritus, remplaçant la présence des hommes... Mais il était trop tôt pour ça, et la civilisation voulait reprendre ce qui lui "appartenait", par le biais d'une mission sauvetage. Relativement perdue dans ses pensées, Momoe ne remarque pas que le groupe s'arrête, et rentre doucement dans Tengen, reculant d'un pas juste après l'impact. Bien que d'habitude peu amicale avec le garde, son agressivité prend une pause un instant, le temps de s'excuser de sa bourde. Le but n'est pas non plus de se mettre ses coéquipiers à dos, ça serait idiot.

"Désolée... J'suis plutôt partante pour la mairie, y a moyen de trouver des papiers intéressants, la bibliothèque risque d'être pleine de bouquins hors-sujets, à part si il y a des légendes mises sous écrit, par ici..."

La maudite tenait quand même à avoir une main sur la mission, alors n'hésite pas à donner son avis. Une bibliothèque contient peut-être beaucoup de documents, mais à moins que la salle d'archives de la mairie ne s'y trouve, ils risquent juste de tomber sur différents romans ou livres pour enfant... Après tout, ça reste une bibliothèque. La détective en herbe balaye la zone du regard, pour tomber sur la mairie. Un bâtiment pas bien grand, mais qui dénote du reste des habitations, il doit surement y avoir de quoi faire affaire, là dedans... Des infos sur la mairesse, les finances de l'hôpital... Peut-être que le groupe pourra y trouver ce genre de choses, qui les aiderai sûrement.

Au moment ou l'exorciste sort le terme de "maudite", Momoe grince des dents. Elle n'avait pas sorti ce terme à Keisuke, n'aimant pas spécialement que les gens comprennent la nature de ses capacités. C'est vrai, quand on sait que son adversaire est incapable de maîtriser l'énergie occulte, il est plus facile pour nous d'orienter nos attaques contre lui. Tengen semblait s'être renseigné depuis la dernière fois, ce que la chamane n'hésite pas à faire remarquer.

"Bingo ! T'avais pas réussi à le comprendre tout seul la dernière fois ? À me prendre pour je ne sais quoi... J'suis pas un monstre, hein, j'ai juste pas eu de chance à la naissance. Bref, ça m'étonne pas que ce soit dû à un fléau, mais merci de l'info."

Son regard vient maintenant se poser sur Keisuke, qui ne comprend peut-être pas ce que cela signifie. Elle lui expliquera plus tard, s'il le demande. De toute façon, foutue pour foutue...

Enfin, "pas de chance", c'est un bien grand mot... Ça a ses avantages...

La malchanceuse tire sur sa cigarette, avant de la pointer en direction de la mairie. La nicotine commence doucement à agir, et la grande dame se calme, laissant doucement aller son tempérament sanguin. Son ami l'accompagne, alors pas de raison de trop chercher à faire comme si cette mission l'embêtait trop. Elle allait se faire des sous, cela lui changeait de son quotidien, et de surcroît, ça piquait même un peu sa curiosité ! Si en plus elle peut gagner quelques faveurs de l'Empire au change... Ne pas dépasser les bornes, mais aller titiller la limite de temps en temps, voilà au fond ce que Momoe apprécie. Faire des vagues, sans non plus trop déborder.

"Du coup, par là j'imagine... T'es d'accord, Keisuke ?"

Handn

Résumé:

Fiche de synthèse

Momoe Senatore
Tengen Jou

Dans l'ombre des fléaux

Toujours dernier du groupe, Keisuke se contentait d'observer les alentours, le tout en constatant le délabrement général des environs. La zone était tellement sale que si l'odeur qui se dégageait des déchets constituant la majorité du sol avait une couleur, sûrement qu'un brouillard aurait recouvert la ville entière. C'est à la fin de cette réflexion que le chamane remarqua l'arrêt de Tengen. Contrairement à Momoe, lui avait réussi à se stopper seul, son écart avec la personne devant lui étant suffisant pour ne pas rentrer dedans. Il écouta alors le roux parler, ce qui cette fois n'était pas pour lui déplaire. Ils étaient donc au moins deux à vouloir récolter des informations avant de se jeter dans le tas. Retirant la cigarette de sa bouche, Keisuke en tapota le bout afin de faire tomber la cendre, avant de s'exprimer :

- C'est justement ce dont je parlais avant que tu ne nous interrompes. Je comptais demander à ceux déjà sur place ce qu'ils savaient, mais j'imagine que tu as pu le faire avant nous, parce que Momoe et moi partons un peu à l'aveugle, là. Comme elle dit, je ne pense pas qu'on trouvera grand-chose dans la bibliothèque, donc va pour la mairie. Ça sera notre second choix si on ne trouve rien d'utile.

Que Tengen réponde que les problèmes étaient causés par des fléaux n'étonna pas le chamane. Qu'il utilise le terme "maudite" pour qualifier Momoe, par contre... C'était la première fois qu'il entendait ce terme, et au vu de la réaction de la borgne, Tengen avait touché juste. Keisuke fronça les sourcils d'incompréhension, et il fit un mouvement de tête en direction de la concernée, façon de dire "de quoi il parle ?". Se remémorant leur rencontre, il se souvint n'avoir remarqué aucune énergie occulte émanant de Momoe, qui avait éliminé un fléau sans le moindre sort. La chaîne terminait de se former, mais il lui fallait le dernier maillon pour joindre les deux morceaux et être certain de bien comprendre. Ceci mit à part, Momoe enchaîna directement en pointant ce qui semblait être la mairie. Ayant précédemment validé cette option, il hocha la tête et rentama la marche, cette fois en ouvrant la voie aux autres. Le chemin laissait largement le temps aux deux solitaires de s'expliquer, avant que le groupe ne parvienne finalement devant une bâtisse, avec effectivement gravé "MAIRIE" dans la pierre surplombant la porte.

Bien que son architecture la fasse ressortir par rapport aux bâtiments alentours, son état était significativement le même : vitres brisées, porte entrouverte et à moitié arrachée, murs sales au possible. C'était à se demander si les quelques documents qui pouvaient être présents allaient être lisibles. Keisuke constata que sa cigarette s'était consumée presque à son entièreté, et même si elle lui avait été utile pour ne pas emplafonner un des exorcistes dès leur rencontre, il était temps de lui dire adieu. Il se rapprocha alors d'un des murs, venant écraser le petit objet, qui laissa une marque noire, avant de tomber au sol. Il n'est certes pas bien de polluer, mais vu l'état des lieux, pas sûr que ce petit mégot fasse la différence... Désormais dos au groupe, le blond décida de se retourner, se trouvant devant l'espace de briques entre la porte et une fenêtre, avant de questionner les autres.

- Est-ce que vous voulez qu'on se sépare ? Globalement, on doit fouiller le rez-de-chaussée, les ordinateurs s'ils sont encore en état, et la salle des archives, qui doit se trouver dans un sous-sol...

De toute façon s'ils se séparaient, c'était soit dans leur configuration initiale (2 et 4), soit par groupes de 2 ou 3, en fonction de si Tengen préférait garder un œil sur ses élèves ou les "inconnus".

Petite session chasse au trésor dans la ville fantôme ou quoi ?

Résumé:

Dans les rues sombres et crasseuses de cette ville, Tengen se tenait aux côtés de ses compagnons, observant silencieusement le déroulement de la situation. Momoe, la malcchanceuse à la démarche nonchalante, fumait sa cigarette avec un air d’insouciance teinté d’irritation. Sa présence était une flamme vacillant dans l’obscurité de cette mission, illuminant de son caractère fier et indomptable les ruelles délabrées.

Les mots acerbes de Momoe, empreints d’une assurance presque défiante, se frayent un chemin dans l’atmosphère lourde de tension. Sa répartie était aussi tranchante que le regard qu’elle lançait à l’exorciste depuis le début. Tengen, maintenant habitué à sa verve impétueuse, ne put s’empêcher de sourire intérieurement lorsqu’elle s’excusa en le percutant. Et sûrement à la surprise de certains vu la différence de tailles, celui-ci ne bougeait pas réellement, si ce n’est qu’un léger pas en arrière. Cette femme, elle était un tourbillon d’énergie imprévisible, capable de secouer même les esprits les plus calmes.

Pourtant, malgré son tempérament ardent, Momoe savait aussi se montrer pragmatique. Son désir de se saisir de la mission à bras-le-corps transparaissait à travers ses dires. Elle avait conscience des enjeux, et c’était un énorme point positif. Peut-être était-elle moins bête que prévu. La tension entre les membres du groupe s’était estompée temporairement, remplacée par une sorte d’alliance. Et finalement le choix était tout trouvé : la Mairie.

“Oh, désolé pour le terme ‘Maudit’. C’est un peu maladroit j’imagine. Ce n’est pas forcément quelque chose de mauvais, c’est uniquement un terme ancien. Enfin, ce n’est plus à moi de le dire, désolé. Ahem. Allons à la mairie !”, sur une expression qui ne changeait pas depuis le début, c’était finalement à la mairie qu’il se déplaçait.

Tengen observait la mairie délabrée devant lui, son regard scrutant chaque détail avec une intensité calculatrice. Les vitres brisées, la porte à moitié arrachée, tout cela ne faisait que confirmer l’état déplorable de cette ville maudite. Keisuke avait écrasé sa cigarette, laissant une marque noire sur le mur déjà souillé. Dans ce décor lugubre, la question de la séparation du groupe se posait naturellement.

“Hmm.. Ito, Saki et Shinji, vous irez vérifier le rez-de-chaussée. C’est sûrement l’endroit le moins dangereux, je sais que certains d’entre vous seront déçus, CEPENDANT ! Il faut toujours commencer quelque part, alors faites de votre mieux.”, il hochait la tête, empoignant l’air d’une main ferme, un petit encouragement pour eux. “Personnellement, j’irais au sous-sol. Je vous laisse choisir quoi faire pour vous deux. S’il y a un problème, utilisez votre énergie occulte, je saurais directement s’il se passe quelque chose.”

Il attendait calmement que les trois apprentis se déplaçaient loin en premiers, avant de se déplacer calmement en direction du sous-sol. Il semblerait que tout ça allait être fortement amusant. Etonnamment, le chemin pour aller jusqu’aux ordinateurs était le même, pour le début, que celui pour le sous-sol. Alors, que les deux autres aient choisis de l’accompagner ou bien de se séparer, ils avaient un tout petit bout de chemin ensemble.

“Je me demandais, ça fait longtemps que vous vous connaissez, Keisuke et ‘Giulia’ ?”, dit-il sur un petit ton amusé. Dans tous les cas, il continuerait sa petite visite jusqu’aux sous-sols ! Bien entendu, il n'oubliait pas, comme un sonar, d'utiliser la détection de temps en temps pour savoir ce qu'il se passe de manière très ciblée uniquement sur la Mairie, les alentours proches et le sous-sol. Mais, une version inférieure du maximum qu'il est capable de faire.

Résumé:

Dans l'ombre des fléaux

Momoe voyait bien que son serment était un sujet sensible, qui questionnait Keisuke et faisait se reprendre Tengen, mais ça avait toujours été comme ça, à l'Académie comme dans sa vie de chamane en général. Peu de personnes sont au courant de cette particularité plus que rare, mais tous remarquent bien vite que quelque chose cloche, ce qui a tendance à piquer leur curiosité, qui transparait soit en une forme de grand intérêt, soit en une méfiance complète. Bien, il fallait maintenant mettre au courant son ami chamane, car le garde ne devait pas être le seul à connaître les capacités de la maudite. Pour ce faire, alors que le groupe repart en direction de la mairie, la grande femme laisse de nouveau quelques mètres se former entre les "chiens-chiens de l'orthodoxie", et son duo.

"Ouais, le "je tape juste fort" a un nom, j'suis une maudite, j'ai pas d'énergie occulte, et j'me débrouille sans. J'ai pas besoin de sorts ou de bêtises comme ça pour me battre, j'suis née avec des poings, faut bien que je m'en serve. J'évite juste de balancer ça au premier inconnu que je croise parce que ça donne trop d'indications sur mes capacités physiques... J'imagine que t'irais pas t'amuser à expliquer au premier venu comment tous tes sorts fonctionnent, bah moi c'est pareil... Puis je vois pas l'énergie occulte non plus... Avant j'avais des lunettes, mais il se trouve que j'ai perdu un oeil entre-temps, alors maintenant j'ai une solution toute trouvée, et c'est mon oeil de verre qui me permet de pas être aveugle. J'y fais gaffe du coup... Mais j'ai de la chance que les gens soient pas trop éduqués à ce sujet, ça laisse une part de surprise."

Pour appuyer son propos, la maudite mime un coup de poing accompagné d'un "Pah ! Comme ça qu'on s'bat !" suivi d'un bref rire. Autant être relax maintenant, avant que la mission ne tourne au vinaigre...

La mairie se dressait maintenant devant eux, qui s'étaient arrêtés - cette fois, en faisant attention à l'arrêt des autres - pour s'organiser avant de faire quoi que ce soit. Momoe se fiait uniquement à son instinct pour sentir ce qui pouvait se tramer à l'intérieur de la bâtisse, mais cet instinct ne retournait presque rien. Eh bah oui, pas de détection pour sa part, elle sentait juste qu'il fallait être sur ses gardes une fois à l'intérieur, et bien assurer les arrières de ses compagnons. Cette histoire commençait doucement à sentir le roussi, ce qui changeait au moins un peu de la senteur de déchetterie à ciel ouvert environnante. Le regard de la femme semblait désintéressé, comme si elle s'ennuyait devant ce bâtiment. Ce n'était pas le cas, bien sûr, mais c'était juste une tendance de la chamane, qui n'avait pas pour habitude de trop laisser transparaître ses intérêts. La mairie était sale, délabrée, tout était cassé, et l'intérieur devait sûrement être maintenant habité d'animaux sauvages, qui s'étaient frayés un chemin à l'intérieur. Bien sûr, il devait y avoir autre chose à l'intérieur aussi, mais c'était encore à voir...

Tengen prend la parole pour prendre les décisions, ce qui ne manque pas de faire grincer des dents la trentenaire. En soi, c'est normal que ce soit à lui de faire ça, ce sont ses étudiants, après tout... Cependant, le choix qu'il laisse au duo lui fait détendre sa mâchoire, "heureuse" de savoir qu'on lui laissait au moins un peu de liberté. Peu importe pour elle, elle suivrait le chemin du sous-sol si elle ne trouvait pas quelque chose de plus intéressant en chemin. Si c'est là-bas que se trouvent les serveurs de la mairie, alors bingo, la chamane s'en occuperait, sinon, peut-être que des choses plus intéressantes se trouvaient au niveau du bureau du maire...

"On verra ça une fois en face des escaliers, j'veux d'abord voir le plan du bâtiment."

Une fois tout cela décidé, voilà que le "trio" s'oriente en direction des fameux escaliers, qui permettent d'explorer les étages, ainsi que le sous-sol. En chemin, le chef du groupe pose une question à ses compères, ne manquant pas d'utiliser le faux prénom de Momoe, qu'il massacre de son accent japonais au passage.

"Pas si longtemps que ça, au final... Mais faut croire que j'dois sûrement m'attacher aux gens qui me menacent dès notre première rencontre !"

Encore un rire pour ponctuer sa phrase, il faut croire que l'Italienne est de bonne humeur, au final ! Elle laissera à Keisuke la joie de détailler tout cela si ça lui fait plaisir, histoire de ne pas être la seule à raconter tout ça. Ils étaient deux, et le point de vue de son acolyte est plutôt intéressant...

Une fois arrivés au niveau des escaliers, le regard de Momoe vient se poser sur la pancarte décrivant les étages, ne manquant pas de remarquer la position du bureau du maire, se trouvant au deuxième étage. Parfait, elle ira fouiller son ordi, et en sortira de bonnes informations, si tout roule... Et en cas de merde, si elle est toute seule, Momoe réfléchira à un plan d'urgence, ne pouvant pas vraiment utiliser son énergie occulte pour signaler un quelconque problème.

"J'm'occupe du bureau du maire, doit sûrement y avoir de bonnes infos là-bas, j'arriverai à me débrouiller. Keisuke, maintenant à toi de voir où tu préfères aller. En cas de problème, vous inquiétez pas, vous m'entendrez, j'ai la voix qui porte suffisamment."

La voix qui porte, c'est un euphémisme ça...

Handn

Résumé:

Fiche de synthèse

Momoe Senatore
Tengen Jou

Dans l'ombre des fléaux

Une "maudite", c'était donc quelqu'un ne pouvant manier l'énergie occulte... Mais à en croire leur première "aventure" ensemble, cela n'empêchait pas l'italienne de la voir pour autant, puisqu'elle avait su apercevoir le fléau. C'est exactement au moment où le chamane se faisait cette réflexion que la concernée lui donna la réponse, expliquant que des objets existaient pour permettre de voir l'énergie occulte. Il hochait donc la tête sans parler, plaçant un rire unique au moment de la "démonstration de capacité", la progression vers la mairie étant bientôt arrivée à terme.

"C'est intéressant de savoir tout ça, mais ça m'arrange pas si on se retrouve tous les deux contre un ennemi puissant..."

---

Toujours à la même place, le blond pénétra à l'intérieur de la mairie en dernier, constatant à son tour l'état intérieur, qui était identique à la façade. Un parquet mousseux, donc les planches craquaient à chaque pas, faisant s'enfuir des rats et autres blattes se trouvant çà et là. Une grimace de dégoût s'afficha derrière les lunettes de soleil du blond, dont l'envie d'être ici s'amenuisait petit à petit. Il releva la tête pour constater que les élèves se dispersaient en vue de fouiller le rez-de-chaussée, ce qui ne laissait plus que de choix. Momoe étant partante pour monter à l'étage, c'était soit l'accompagner, soit descendre en bas avec l'autre nourrice. Alors que son choix était en plein pesage du pour et du contre, il fut tiré de ses pensées par Tengen, demandant au "couple" la durée de leur relation. Question tendue, puisqu'en parler voulait dire aborder le sujet de la traque du fléau. Heureusement pour le tueur à gages, la femme prit d'abord la parole, ce qui lui permis de peaufiner une réponse omettant les détails compromettants :

- Je... Hum... Ça doit faire un petit mois, je l'ai rencontrée alors que je traquais un fléau. La "menace" en question, c'était pour la faire fuir et ne pas m'embêter avec une profane m'ayant vu agir. Sauf que tu le sais sûrement déjà, mais c'est une chieuse qui ne laisse pas tomber, donc j'ai fini par faire équipe avec malgré moi.

Et non, malheureusement pour le membre de la garde, il n'aurait pas plus de détails ! Non seulement car le garagiste n'était pas bavard, mais car en plus les trois arrivaient devant les escaliers. Le choix du blond était arrivé à maturation, et contre toutes attentes, il décida de ne pas accompagner la seule personne qu'il connaissait.

- Pas sûr que fouiller des ordis nécessite deux personnes, Momoe se débrouillera seule. Je viens avec toi Tengen, tous ces dossiers ne vont pas s'éplucher avec deux mains.

Non seulement ils allaient fouiller les archives deux fois plus vite, mais c'est également parce qu'aux yeux bleus du gaijin, c'était une des pièces les plus susceptibles de contenir des choses intéressantes. Il passa donc devant, descendant les escaliers avec prudence, une main glissant sur la barre de sécurité. Ceci permettait à son duo de remarquer la présence d'une alliance, mais également que les gants portés étaient renforcés pour le combat. Et Keisuke avait bien raison de faire attention, puisque l'antépénultième marche céda sous son poids, lui provoquant des sueurs froides, alors qu'il s'accrochait comme il pouvait pour ne pas passer à travers la planche pourrie. Un râlement se fit entendre, mais pas un mot pour autant. Au moment où ils posèrent les pieds sur le sol, les deux hommes purent apercevoir qu'une porte séparait cette zone de la "cave". Porte qui était d'ailleurs en meilleur état que les autres, ce qui était étonnant. Keisuke attrapa la poignée, mais celle-ci grinça, avant de lui rester dans la main à la fin du mouvement. Il se retourna pour montrer à Tengen ce qu'il venait de se passer, avant de laisser la clanche tomber au sol.

- Plus qu'une solution j'imagine...

L'homme à l'imperméable fit signe de laisser un peu de place, avant de lever la jambe gauche, afin d'asséner un grand coup de pied de front dans la porte, qui au lieu de simplement s'ouvrir, sauta de ses gonds pour venir atterrir plus loin, glissant jusqu'à s'arrêter au mur.

- C'était pas l'effet escompté, mais ça fera l'affaire... Tu passes en premier ?

Il se colla donc au mur du petit couloir, faisant signe à celui qui l'accompagnait de passer devant.

Trop de force dans les jambes ahou.

Résumé:

Tengen se tint là, silencieux, observant le mouvement décisif de Keisuke avec une fascination tranquille. La porte vermoulue céda sous la force brute de l'homme blond, se pliant comme un géant fatigué devant sa détermination. Un instant, le bois grinça et gémit sous le stress, puis, dans un craquement final, il s'effondra en une masse déformée sur le sol poussiéreux.

Un sourcil arqué, Tengen contempla le spectacle de destruction, admirant la force brute de son compagnon. Pourtant, malgré l'impressionnante démonstration de puissance, ses yeux demeuraient rivés sur le corridor sombre qui s'étendait devant eux. Une aura de mystère imprégnait chaque coin obscur, insinuant que les ténèbres détenaient des secrets bien gardés.

L'atmosphère pesante de la mairie semblait s'épaissir, enveloppant les deux hommes dans son étreinte sombre. Tengen pouvait presque sentir les murmures de l'histoire ancienne résonner dans les murs craquelés, chaque fissure racontant un récit oublié depuis longtemps. Un frisson traversa l'échine de Tengen alors qu'il ajustait la prise sur la poignée de son épée. Le métal froid était une source de réconfort dans ce monde d'ombres et de mystères. Ses sens étaient aiguisés, à l'affût du moindre mouvement, du moindre souffle de vent qui pourrait trahir la présence d'un danger tapi dans l'obscurité.

"Hmm, j'ai cette impression étrange qu'on me fixe dans l'ombre, ici. Enfin, n'aie pas peur, je prendrais la première place volontiers.", disait-il en fronçant légèrement les sourcils.

Pourtant, malgré la tension palpable, il y avait une étrange beauté dans l'obscurité. Les rayons du soleil filtraient à travers les fenêtres poussiéreuses, créant des motifs fantomatiques qui dansaient sur les murs décrépits. Des ombres se déplaçaient avec grâce, prenant vie dans les recoins les plus sombres de la pièce. Keisuke se tenait là, immobile contre le mur, une silhouette solide dans l'obscurité vacillante. Son regard rencontrait celui de Tengen, et dans cet échange silencieux, il y avait une compréhension tacite. Ensemble, ils étaient prêts à affronter les défis qui les attendaient, à percer les secrets enfouis sous les ruines de la mairie abandonnée.

Alors, d'un mouvement fluide, Tengen avança dans le corridor, ses pas résonnant sur le sol craquelé. Chaque pas était un pas plus profond dans l'inconnu, un pas plus proche de la vérité cachée derrière les portes verrouillées et les ombres mouvantes. Les ténèbres semblaient s'étirer devant eux, un voile impénétrable qui cachait les mystères les plus sombres de la mairie. Pourtant, Tengen ne reculerait pas devant l'obscurité. Il avançait, guidé par une détermination inébranlable et la certitude que, quel que soit le danger qui les attendait, ils le surmonteraient ensemble. Malgré tout, ce que Keisuke ne pouvait pas forcément savoir, c'est que la vision de Tengen était parfaite. Ce voile sombre était incapable de cacher ses secrets les plus proches à l'exorciste.

À mesure qu'ils progressaient dans le corridor, l'atmosphère devenait de plus en plus oppressante. Chaque ombre semblait se tordre et se déformer, prenant des formes étranges et inquiétantes. Mais Tengen ne détourna pas le regard. Il était un guerrier, un protecteur. Enfin, ils atteignirent une porte, solide malgré le passage du temps. Tengen observa Keisuke, son compagnon de route, puis jeta un coup d'œil à la poignée rouillée. D'un geste assuré, il la saisit, sentant le métal froid sous ses doigts. Un instant de tension, puis il poussa la porte, révélant l'obscurité qui se cachait au-delà. C'était le moment de vérité. Le moment où ils découvriraient enfin ce que la mairie abandonnée gardait si jalousement caché.

En face de leur yeux se trouvait les archives, de la moisissure grimpant du sol jusqu'au plafond. Une odeur horrible attaquant leurs narines. De grandes armoires contenant moults dossiers qu'il fallait étudier pour les deux personnes. Il y avait tant de choses, certains étaient brûlés. D'autres étaient trempés au point d'être méconnaissable. Ce qui attira le plus le regard de Tengen, malgré tout, c'était bien ce petit bureau, une chaise tombée juste en face, contenant une lettre à moitié terminée, des tâches de sang présentes dessus.

"... Il semblerait que les secrets de cet endroit sont plus profonds qu'on aurait pu le croire, hm ?", un souffle agacé s'extirpa de ses lèvres.

Résumé:

Dans l'ombre des fléaux

Momoe était maintenant toute seule, partant en chemin pour deux longs étages d'escaliers, avant d'arriver jusqu'à l'étage. En finissant enfin de monter les marches, voilà qu'un bureau lumineux s'offre à ses yeux, encore relativement rangé, même si on pouvait trouver quelques traces d'éléments extérieur. Sur les murs, de la mousse avait poussé grâce à l'ensoleillement du lieu, ce qui donnait une atmosphère paisible à la salle. Le seul bruit qui traîne est celui d'un nid de moineaux, posé dans un coin de la pièce, encore agité avant que la grande femme vienne y poser les yeux. Les derniers habitants du lieu s'envolent, et la chamane s'y retrouve donc enfin seule, prête à faire ses affaires.

L'ordinateur présent sur le bureau attire son attention dès son entrée dans la pièce, et la maudite vient poser ses fesses dans le fauteuil se trouvant devant.

"Aaaaaahhhhhh, que ça fait du bien.... Allez, est-ce que cette mairie s'y connait un minimum en cybersécurité ?"

La hackeuse en herbe vient poser un doigt sur le bouton d'alimentation de la tour, pour mettre en service l'appareil. Après un certain temps d'allumage, l'écran finit enfin par afficher une page de connexion, demandant un mot de passe pour accéder à la suite.
Avant d'essayer quoi que ce soit de plus compliqué, Momoe tente la base de la base, c'est à dire...

"Admin"

En cliquant sur entrée, la petite boite de texte se secoue, avant de s'entourer de rouge.

C'est vrai que ça en général ça sert plus quand on fait mumuse avec les serveurs... Si "password" et sa date de naissance passent pas, je m'y met sérieusement."

L'enquêtrice se lance donc dans ces deux tentatives, peu fructueuses. Ça doit sûrement être quelque chose d'idiot, en lien avec sa famille ou quoi, mais Momoe n'avait pas envie de passer son temps à éplucher tous ces cas. Alors à la place, la femme sort son téléphone, et pianote dessus quelques instants Au bout de quelques dizaines de secondes, sa tête se relève, histoire de voir l'état de l'écran de l'ordinateur, et à sa grande surprise (non), il n'affiche plus la page d'identification, mais le bureau, avec comme fond d'écran une petite photo de couple devant le mont fuji. Sûrement le maire et sa compagne, la photo respire la ringardise, ce qui a le don de faire rire celle qui l'observe. Bref, reprenons-nous, il est l'heure de fouiller et de trouver des infos intéressantes.

La nouvelle propriétaire de l'ordinateur ouvre d'abord l'explorateur de fichiers, histoire de prendre connaissance de l'organisation des affaires du maire, avant de fouiller plus profondément via l'invite de commande, lui évitant de trop passer par l'interface graphique. La majorité des documents ne contient rien de bien intéressant, mais deux d'entre eux piquent l'attention de Momoe. Le premier est un calendrier annuel des évènements de la ville, mentionnant à un endroit un certain "rituel de prospérité", bien mis en avant et contenant des réunions de préparation en amont. Le deuxième, était une liste contenant des noms, assignés chacun à une année, sans plus de détails.

Est-ce que les deux sont reliés ? Peut-être que c'est le nom de l'officiant du rituel ? Va falloir que je vois ça avec les autres, p'têtre que le rituel consiste juste à faire un bouquet de fleur pour le mettre dans un temple, mais ça pourrait être une vraie merde aussi... Bref, j'continue.

Momoe, qui avait trouvé quelques infos déjà, était maintenant beaucoup plus détendue, assise en tailleur sur la chaise. Elle s'amusait un peu à la faire tourner alors qu'elle téléchargeait les fichiers important sur son téléphone, pour les montrer aux autres en revenant. La hackeuse continuait à pianoter sur son téléphone, prise maintenant d'un rire malicieux, celui de quelqu'un fier de sa bêtise. Au bout de quelques minutes, voilà que le rire de malice se transformait en fou rire, Momoe continuant de pianoter sur son téléphone. La situation devait être assez spéciale vue de l'extérieur, on aurait dit que la femme était chez elle, et que ce bureau lui appartenait. S'allumant une nouvelle cigarette, la "salarywoman" finit par poser ses pieds sur le bureau, tapotant avec ses mains sur les accoudoirs de la chaise pour faire passer le temps. Malgré toutes les merveilles de technologie actuelle, le transfert de fichier lourds prenait toujours un peu de temps, et la patience était le seul remède. Une fois cela fini, l'Italienne recommence à explorer, sachant très bien qu'elle n'allait pas tomber sur quoi que ce soit d'intéressant. Mais il fallait bien faire passer le temps, histoire d'arriver en bas en même temps que les autres. Avoir fini aussi vite pourrait sembler étrange, et puis c'est bon, sa mission c'était de voir le bureau du maire, pas d'aller explorer les sous-sols !

Même en allant explorer les serveurs de la mairie, la grande dame ne trouvait rien de beau, à part des recensement de la population. Afin de revenir avec plus d'informations, Momoe va chercher ceux des "officiants de la cérémonie". Le dernier en date est de 2034, alors autant chercher là-bas.

Furukawa Suezo, 2034... Présent..... Ogawa Yaeko, 2033, euuuuh.......... Elle est où......... Putain, j'suis aveugle ou c'est le fichier qui pue la merde, elle est où ?.......... Attends, Suto Sanjiro, 2032............... Mais, il y est pas non plus ?? Putain, c'est moi qui déconne ouuuuu....? Bon, je garde ça aussi, ça aidera les autres. P't'être qu'ils se sont barrés de la ville après avoir fait le rituel, que c'est une tradition ou un truc du genre, je sais pas..... Vais voir sur internet où ils sont maintenant.

Aussitôt dit, enfin, pensé, aussitôt fait ! Les doigts de l'enquêtrice s'acharnent sur le clavier, histoire de trouver qui sont ces personnes. Et... Aucune trace d'eux, comme s'ils s'étaient volatilisés, enfin, de toute façon c'est le cas de toute la ville, mais ceux-là ne sont pas sur le recensement, ce qui veut dire que leur disparition doit être antérieur à celui-ci....

Bon, ça doit faire assez de documents, ça, mais dans le doute...

Afin de ne pas manquer de documents dans le futur, Momoe vient lâcher un logiciel espion sur la machine, pour en garder le contrôle à distance.
Elle y reste encore quelques minutes, trifouillant deux-trois choses dessus, et finit par éteindre l'écran, laissant l'ordinateur tourner, verrouillant la session au passage. Ses fesses se relèvent du siège, et avant de partir, la femme ouvre les tiroirs du meuble. Dès le premier tiroir, un beau post-it jaune fluo avec le mot de passe du maire fait son apparition devant les yeux de la hackeuse, qui soupire. Si elle avait commencé par là...

Une fois les tiroirs explorés, l'Italienne repart de la pièce, n'ayant rien trouvé de plus. Elle redescend les escaliers tranquillement, pour aller se fumer une nouvelle cigarette une fois arrivée au rez-de-chaussée, assise sur une marche, les yeux rivés sur son téléphone.

Handn

Résumé:

Fiche de synthèse

Momoe Senatore
Tengen Jou

Dans l'ombre des fléaux

N'ayant pas attendu des lustres après l'ouverture brusque de la porte, Keisuke s'était rapidement collé au mur afin de laisser passer devant celui qui l'accompagnait. C'est donc en toute logique qu'il fit la découverte du couloir simultanément à Tengen. Relativement plus long que ce à quoi on pouvait s'attendre, seul son état était prévisible. Les deux hommes progressaient alors prudemment, le blond ayant placé une main sur son arme à feu en voyant l'épéiste se préparer à dégainer. Lui ne voyait presque rien dans la pénombre, et était contraint de suivre un peu à l'aveugle, ne possédant aucune faculté quelconque pour scanner les environs. C'est sans danger qu'ils finirent par arriver face à une seconde porte, marquant la fin de la sinistre pièce longiligne. Cette fois, nulle destruction de l'objet séparant, seulement un grincement infernal, venant rompre le silence de mort qui régnait jusqu'alors. Totalement le genre à vous faire frémir ou vous créer des sueurs froides, ce qui fut le cas sous l'impér' rouge. Mais ce n'est pas ça qui allait l'effrayer, et il pénétra en dernier dans la pièce, d'un pas décidé. Il pu alors découvrir cette pièce, bien plus à l'aide de ses narines que de ses yeux à cause de l'odeur ignoble qui régnait. C'était presque à se demander si la vieillesse elle-même avait élu domicile tant l'air empestait l'ancien. Bouchant son nez quelques secondes, Keisuke se retourna et tâtonna le mur situé à sa gauche, en vue de trouver un interrupteur. Sa recherche fut fructueuse, mais il eut besoin d'appuyer en forçant afin que le bouton se décide à s'enfoncer dans l'autre sens. Plusieurs "Bzzz" signalant l'activation des ampoules à incandescence se firent entendre, bien que leur tension semblait variable, et que l'une d'entre elle grilla au bout de 2 ou 3 secondes. Pas très important, puisqu'elle se trouvait dans un coin près de l'entrée. C'est en jetant un œil à la pièce que le chamane comprit la provenance de l'odeur, ce qui prenait sens vu l'état déplorable des lieux.

- C'est fou que tout soit délabré à ce point...

Voyant que Tengen se dirigeait vers un bureau, Keisuke lui décida de fouiller les quelques dossiers encore en état, ou du moins ceux qui semblaient l'être. Il les sortait donc un par un, vérifiant le contenu : un dossier à moitié effacé, un registre des naissances, un dont les feuilles étaient trouées par les mites, un qui listait le nombre des habitants ainsi que les emménagements et déménagements, un rempli de poissons d'argent, pas très aidant... Même s'il était occupé à fouiller, le garagiste gardait les oreilles ouvertes afin d'entendre le moindre bruit suspect, et son attention se retrouva récompensée, pas tant par un élément perturbateur, mais plus par celui qui le provoqua : Tengen semblait énoncer des informations primordiales, puisque pendant qu'il lisait le contenu de la lettre à voix haute, un fléau se matérialisa sous ses yeux, prêt à lui bondir au visage. Ayant déjà tourné la tête, intrigué par la lecture de celui qu'il accompagnait, Keisuke dégaina son arme et tira sans crier gare, une balle traversant la pièce en fusant. Celle-ci arriva rapidement à sa cible, et vint exploser le crâne fléau, qui n'était plus qu'à quelques centimètres du visage du roux. Le problème étant désormais qu'elle semblait continuer sa course sans s'arrêter, s'apprêtant à heurter le nez de l'exorciste à pleine vitesse. Mais étrangement, au dernier moment, le projectile changea drastiquement de trajectoire avant d'aller se loger dans un tas de documents sur la gauche de Tengen. Simultanément à l'élimination du premier fléau, une poignée d'autres firent leur apparition à divers endroits de la pièce.

- Fais chier, manquait plus que ça...

L'arme à feu toujours en main, Keisuke se préparait aux divers assauts qu'il allait sans doute subir dans les secondes à venir.

C-C-C-Combat !

Résumé:

Tengen parcourait les documents anciens avec une attention méticuleuse, ses yeux balayant les lignes d’écriture jaunies par le temps. Les feuillets qu’il tenait entre ses mains tremblaient légèrement, leurs bords effrités trahissant les années d’oubli qu’ils avaient traversées. L’odeur fétide de la pièce ne faisait qu’accentuer l’atmosphère sinistre, imprégnant l’air d’un parfum de décomposition qui chatouillait les narines de l’exorciste.

Ses doigts effleuraient délicatement les pages, prenant soin de ne pas les abîmer davantage. La pièce était enveloppée dans une pénombre inquiétante, la lueur n’étant que trop faible pour vaincre les ténèbres de cette zone. Pour les plus faibles d’esprits, cet endroit pouvait être créateur d’angoisses, de peurs, d'hallucinations. Après tout, la sensation d’être constamment épié, que la pénombre tentait de vous enlacer dans son étreinte glaciale, ne disparaît jamais vraiment. Il commençait donc à doucement lire cette lettre, à voix haute, pour que son comparse l’entende.

Aux futurs lecteurs de ce message,

Je rédige cette lettre en dernier recours, alors que notre ville s’apprête à disparaître dans les ombres d’un rituel qui a pris une tournure terrifiante. Je dois vous mettre en garde contre les conséquences des actions que nous avons entreprises.

Notre quête pour la prospérité a conduit à la découverte d’un rituel ancien, caché depuis des siècles par nos ancêtres. Nous n’étions qu’une poignée d’élus ayant été mis au courant de cette machination. Il promettait des bienfaits incommensurables, une richesse qui transcenderait les limites de notre imagination. Les premières étapes du rituel se sont déroulées sans incident, libérant une énergie mystique qui a insufflé une nouvelle vie à notre ville.

Iori a été la première à émettre des doutes sur ce rituel. Après tout, nous l’avions trouvé scellé et à moitié détruit. Nous pensions d’abord que c’était un savoir perdu à cause d’un incident, notre cupidité a brouillé nos esprits. Cependant, à mesure que le rituel progresse, nous avons été confrontés à des phénomènes étranges. Des murmures dans les ombres, des visions de formes inquiétantes, des accidents amenant à des décès. Nous avons ignoré ces avertissements, aveuglés par l’attrait de la prospérité à cause de notre cupidité.

C’est lors de la dernière phase qu

Tengen s’arrêtait là lors de sa lecture, signalant à son camarade que c’était la fin de la lettre, le reste était raturé, comme si l’écrivain fut forcé de s’arrêter d’un coup, peut-être pour tenter de fuir à quelque chose ou quelqu’un. Levant les yeux à cause d’un inconfort instinctuel, il se retrouvait nez à nez avec un petit fléau. Il n’eut pas vraiment le temps de réagir avant que Keisuke ne l’abatte d’un coup de feu surprenant. Ses yeux suivaient la trajectoire de la balle, se préparant de peu à esquiver, limitant les dégâts du tir en préparant son énergie occulte.. Jusqu’à ce que la balle change de trajectoire.

Keisuke, fidèle à lui-même, était resté alerte et réactif, assurant la sécurité de Tengen. Avant que l’exorciste ne puisse remercier son ami, de nouveaux fléaux firent leur apparition dans la pièce. Ces créatures, apparues comme par enchantement, émergeaient des ombres avec des intentions hostiles. Il était temps de se battre, mais heureusement pour eux, ils n’étaient que faibles, leur nombre était juste un peu chiant.

Au final, les deux bras de Tengen étaient engorgés d’énergie occulte, tirant chacun rapidement un tir d’énergie occulte assez puissant. Ces deux tirs frappaient l’air tout en pivotant, tournoyant, enchaînant chacune de ces petites chauve-souris. Heureusement pour Tengen, il n’était pas seul, et Keisuke tirait lui aussi quelques balles à son tour pour l’aider. Il ne fallait pas plus de quelques secondes pour les détruire. Mais une chose était sûre, quiconque se trouvait ici, était maintenant au courant de leur intention et surtout de leur présence.

“Hm, il faut se presser, Keisuke. Momoe doit nous attendre, pareil pour mes apprentis. S’il y a un rituel, ça risque d’être plus compliqué que prévu. Aaaah, je commence déjà à avoir mal à la tête.”, il rouspétait un petit peu, soupirant une dernière phrase dans sa barbe, un petit murmure, “Ils ont de la chance que c’est moi qui ait prit cette mission, à la garde..”

En attendant, il était maintenant question de faire demi-tour pour rejoindre tout le monde et faire part des inquiétudes de chacun. Les découvertes étaient assez.. déconcertantes, pour le coup. Bien sûr, Tengen n’oubliait pas de récupérer la lettre avec lui, après tout c’était un aveux d’une personne étant au cœur de tout ça. L’Orthodoxie risquait d’apprécier ceci.

Résumé:

Dans l'ombre des fléaux

Momoe était donc au rez-de-chaussée, assise sur une marche, en train de prendre une pause de son travail. Les deux "grands" n'avaient pas l'air d'être de retour de leur mission au sous-sol, et les trois étudiants devaient encore être en train de fouiller l'étage où elle était, ne les voyant pas depuis sa chaise de fortune.

Alors autant profiter du temps que j'ai devant moi... C'est l'heure de ma pauuuse... Je sais bien choisir mes tâches, moi...

La borgne attendait tranquillement, traînant sur son téléphone, cigarette dans l'autre main. Un vrai pompier celle-là, ça devrait déjà avoir des répercussions sur sa santé ça, pourtant... Pourtant peu de choses se passer, ce qui est bien à l'avantage de la fumeuse, qui ne voit pas de raisons d'arrêter. Addiction quand tu nous tiens... Le seul problème, c'est le prix de ces bâtonnets de tabac, mais en fermant les yeux sur cette dépense, c'est comme si elle n'existait plus ! Momoe savourait ce petit moment seule, dans sa bulle, avant de se faire arrêter par un coup de feu venant d'en bas, qui la fait sursauter sur le coup, et manquer de faire tomber son précieux portable.

Ah putain ! Ça doit être cet idiot de Keisuke !....................... IL A SORTI SON ARME DEVANT UN GARDE ??????? Putain, j'irais pas montrer ça à une balance pareille..... Mais si c'était nécessaire....

La fin de la menthol était presque là, et sa propriétaire s'étirait avant de tirer une dernière fois dessus, pour l'écraser sur une marche, et la ranger dans son cendrier de poche. C'est pas souvent qu'on peut fumer dans un bâtiment de l'administration japonaise, on peut même pas fumer dans la rue dans ce pays de cons, alors autant en profiter.
Cela étant fait, l'Italienne se relève, et se décide à aller voir les droits petits exorcistes, qui sont sûrement encore en train de travailler. Momoe réfléchit à ce qu'elle pourrait faire pour se taper l'incruste, et finit par prendre une décision. Elle allait tester les petits jeunes, s'amuser à voir si ils étaient du genre à trop se reposer sur leur détection d'énergie occulte, ou non.

Pour cela, rien de plus simple, le plan était déjà prêt. S'avancer tranquillement, dans leur dos, pour finir par dire "bouh" en posant ses mains sur les épaules de l'un d'eux, pour voir sa réaction. Ce n'est pas méchant, c'est bon enfant au final, ils doivent sûrement bien s'ennuyer à fouiller des tiroirs, les pauvres...

Alors, lequel est-ce que je peux viser... Celui aux cheveux verts, il a pas l'air bien réceptif, il a pas décoché un mot depuis qu'on l'a croisé, même pas aux deux autres... La fille a l'air droite dans ses bottes, ça peut être marrant, mais le petit blond là, au vu de comment il tremblait comme une feuille morte avant d'entrer ici, je sens qu'il va me ré-ga-ler !

La cible était maintenant choisie ! Il ne restait plus qu'à mettre le plan en action !

Momoe penche la tête derrière le mur qui l'empêchait de voir les ados, et les regarde un instant, observant où ils se trouvaient précisément. La chance lui souriait aujourd'hui, le blond était le plus proche d'elle, et semblait passionné par la lecture d'un document ! La maudite passe tout son corps de l'autre coté du mur, et s'approche doucement, telle une ombre, en faisant glisser ses pieds sur le sol. Lorsqu'on fait deux mètres huit, en général, on est pas des plus discrètes. Mais face à quelqu'un qui se repose trop sur l'énergie occulte, si on en a pas, c'est presque comme si on devenait invisible ! Alors la grande femme continue de se rapprocher, sans éveiller le moindre soupçon de sa cible.

Elle est maintenant juste derrière lui, retenant son souffle pour ne pas révéler sa position. Ses deux mains se lèvent, et d'un seul coup...

"Bouh !"

Un cri strident envahi la pièce, et la farceuse recule de quelques pas afin de ne pas avoir la tête qui sonne pendant la journée entière. Son petit tour a fait effet, et les exorcistes se retournent tous vers elle, la peur dans le regard, levant la tête au vu de leur taille peu élevée. La fille rigole au vu de ce qu'il vient de se passer, Cétélem tire sa tête habituelle, et le blondinet est tout gêné, ayant pris la chamane pour un fléau. Momoe prend son meilleur regard de trentenaire ferme pour se rendre sérieuse, et commence à leur faire la leçon.

"C'est pas parce que tu sens l'énergie occulte que tu dois arrêter de faire gaffe à ce qui t'entoure... Ça avance, vous avez trouvé quoi que ce soit ?"

C'est marrant, de jouer le rôle de la personne trop sérieuse, et puis, cette fois, pas de Tengen pour venir casser les couilles ! Une petite vingtaine d'année ainsi qu'une grande cinquantaine de centimètres doit la séparer des élèves, ce qui permet d'appuyer le fossé entre eux, et d'intimider de nature les jeunes. Momoe ne cherche pas à se prendre pour je ne sais pas qui, mais prend un malin plaisir à user de ses caractéristiques physiques pour mettre mal à l'aise les autres. Des borgnes de plus de deux mètres, c'est le genre de personnages que l'on voit dans les films, pas dans la vie réelle...

Et alors que la chamane s'attendait à une réponse orale, voilà que le blondinet prend un air encore plus paniqué, regardant derrière la grande dame. Ses yeux sont grand ouverts, sa mâchoire prête à se décrocher, et il semble figé, paralysé de peur.

Le cri avait piqué la curiosité d'un fléau faible du sous-sol, qui avait fui les deux monstres de puissance, pour attaquer ce qui semblait être trois gamins novices, bien plus gérables.

Le fléaux semblait perplexe face à cette grande figure aux cheveux blancs, n'ayant pas prévu sa présence. Que pouvait-elle bien être ? Tout le monde dans la pièce le fixait, mais cette personne lui tournait le dos, l'air de rien. Elle sentait le tabac froid, et n'avait pas l'air de vraiment le considérer. Étrange... Il est pourtant de rang 3, ce n'est pas bien élevé, mais bien suffisant pour faire peur aux novices, alors pourquoi ne se retournait-elle pas ?

Alors qu'il se posait toutes ces questions, la figure tourne enfin légèrement la tête, pour lui afficher un regard vide, l'œil qu'elle lui présente est entièrement blanc, ne possédant rien d'humain. Qu'est-ce donc que cette chose, semblant être un réceptacle vide de toute vie, n'ayant ni énergie occulte, ni couleur de cheveux, ni même d'yeux avec des pupilles ? Tout humain possède de l'énergie occulte, même en faible quantité, alors d'où sort cette femme ?

Comme réponse, la maudite s'élance sur le fléau, lui révélant l'existence de son humanité au passage, via la présence d'un œil classique, le fixant droit dans les yeux. Son poing qui s'était armé, finit sa course en plein dans sa tête, lui laissant comme dernière vision celle de ce fantôme qui n'était en réalité qu'une humaine touchée par une malédiction, cherchant à prouver qu'elle aussi, pouvait s'en sortir.

Le monstre finit par tomber au sol, raide mort, et devient doucement poussière, quittant la surface du monde.

Momoe se retourne pour regarder les trois jeunes, n'ayant pas l'air surpris de grand-chose. C'est une adulte, bien sûr qu'elle est meilleure qu'eux, elle a dû finir l'Académie, alors c'est normal.

"Du coup ?"

"Bah, on a rien trouvé d'intéressant..." lui répond la plus grande des trois, d'un air déçu. Ils avaient dû bien s'embêter, à fouiller le rez-de-chaussée.

"A part... bah... ça !"

Voilà que le petit timide ouvre enfin la bouche, se retenant de rire, pour lui montrer le fond d'écran du bureau de l'ordinateur de l'accueil, un petit selfie de leur tuteur, devant le mont fuji.

Handn

Résumé:

Fiche de synthèse

Momoe Senatore
Tengen Jou

Dans l'ombre des fléaux

Combattre un groupe d'ennemis dans un endroit restreint, quelle plaie ! Mais fort heureusement, les deux possesseurs d'énergie occulte possèdent la capacité de modifier la trajectoire de leurs projectiles, ce qui est bien aidant. Tengen annihile le gros de la masse en tirant deux rayons d'énergie, et Keisuke s'occupe d'abattre en l'air ceux qui esquivent. Sacré travail de groupe ! Oui Keisuke a fait "l'erreur" de sortir son arme à feu, mais il valait mieux ça que dévoiler ses sorts, surtout que c'était inutile contre un monstre si faible... Quoi qu'il en soit, au moment où les derniers fléaux tombent au sol, l'écho d'un cri de terreur résonne jusqu'à la cave et alerte le blond. Une voix aigüe, mais trop différente de celle de Momoe, ce qui signifie que ça ne peut venir que d'un des élèves. Keisuke tourne la tête vers Tengen, lui fait un signe pour lui demander s'il a entendu aussi, et s'empresse de sortir de la pièce. Lui qui disait ne pas se soucier de la survie des ados, il est pourtant le premier à avaler le couloir à l'envers, puis les escaliers, remontant à la "surface" juste à temps pour voir Momoe exploser un fléau en un unique coup. Plus de peur que de mal donc, ce qui est assez rassurant. Arriver assez tôt permet à Keisuke de remarquer le superbe fond d'écran sur les ordinateurs, ce qui le fait pouffer de rire, d'autant plus quand il assiste à la réaction de Tengen. N'ayant pas 15 personnes ayant pu faire ça, il comprend aisément que Momoe est à l'origine de la farce, ce qui rend la chose encore plus drôle. Mais trêve de rigolade, il est temps de mettre les informations en commun. Puisque le garagiste n'a rien trouvé, il laisse les autres partager ce qu'ils ont trouvé, puis propose la suite du programme :

- Hmmm, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Vu l'état des documents que j'ai fouillés dans la cave, et que les gosses n'ont rien trouvé, je ne pense pas que la bibliothèque soit fructueuse. À moins que vous ayez une idée de dernière minute, on peut se diriger vers l'hôpital.

Le groupe d'exorcistes ou presque se dirigea donc vers la sortie de la mairie, pouvant humer à nouveau la délicieuse odeur de putréfaction qui régnait sur les lieux. Keisuke prit les devants, et analysa la disposition des bâtiments pour trouver leur destination. L'avantage d'avoir une ville en ruine, c'est que le champ de vision était beaucoup moins encombré, lui permettant de pointer l'hôpital du doigt assez rapidement.

- Ça m'a tout l'air d'être là-bas, en route mauvaise troupe.

Il vérifia bien que tout le monde était présent, avant d'entamer la marche vers la prochaine étape de leur périple.

Petit post de transition, ni vu ni cul nu

Résumé:

Tengen se tenait aux côtés de ses alliés dans les ruines de la mairie. L’odeur putride de la ville presque en décomposition envahissait l’air, mais cela ne semblait pas déranger le groupe. Tengen avait déjà affronté bien pire par le passé et se concentrait sur la prochaine étape de leur quête.

Tengen avait bien sûr entendu le cri de terreur résonner dans la cave, et au vu de sa relation avec le groupe d’adolescents il n’eut d’autre choix que de se dépêcher au même titre que Keisuke. Et quelle ne fut pas sa grande surprise lorsqu’il vit, en même temps que Keisuke, cette fameuse photo se trouvait directement en face de lui. Un grand sourire vint se dessiner sur ses lèvres, se demandant comment il avait pu récupérer cette photo. Se retrouvant en face de lui en seulement quelques enjambées, il l’attrapa par l’oreille pour le ramener un peu plus loin, histoire d’avoir une petite discussion avec.

Il revenait quelques minutes plus tard après l’avoir gronder. Apparemment, ce n’était pas les trois adolescents, ils avaient trouvé la photo par hasard, comme en fond d’écran d’ordinateur. Même si c’étaient des fans, il était impossible qu’ils aient eu accès à une telle photo de Tengen. Donc il n’y avait que deux choix : soit les adolescents mentent, soit Momoe avait plus de cordes à son arc qu’elle n’en laissait paraître. Mais ce n’était pas le moment à ça. Il fallait rester concentré sur leur mission plus large : débarrasser la ville des fléaux et découvrir l’origine de la menace.

Le groupe se préparait à quitter la mairie après la suggestion du blondinet. Tengen observait les environs, après tout il semblerait qu’il soit le plus perceptif dans ce petit groupe. Et ce qu’il ressentait d’aussi loin en direction de l’hôpital ne présageait rien de bon, semblerait-il. Et vu tout ça, il préférait que les adolescents entrent en sécurité. Bien sûr, il n'oubliait pas de partager ses informations dont la lettre qu'il a récupéré d'en bas avec Momoe et les autres. Comme ça, tout le monde est au courant de tout ! Il faut des rapports !

“Bon, vous trois, récupérez les quelques dossiers que l’on a trouvés et ramenez tout ça au camp ! Et faites attention sur la route, normalement, ça devrait le faire. J’ai confiance en vous. Et ne faites pas cette tête, c’est parce que c’est dangereux que je ne vous prenne pas avec. La prochaine fois si vous voulez voir des choses encore plus excitantes, vous avez intérêt à vous améliorer !”, dit-il en frappant d’un coup léger leur tête tour à tour.

Le paysage désolé était jonché de bâtiments en ruines, de voitures abandonnées et de débris éparpillés. Les cieux étaient sombres, couverts de nuages menaçants, ajoutant à l’atmosphère sinistre de la ville. Tengen trouvait une beauté étrange dans cette destruction, comme s’il marchait dans un monde entre vie et mort.

Au loin, l’hôpital se dressait, une silhouette sombre contre l’horizon. Le bâtiment semblait à la fois imposant et terrifiant, avec des fenêtres brisées et une façade en désarroi. Tengen se demanda quelle horreur ils allaient découvrir à l’intérieur. Il en profite d’ailleurs pour poser une question à Keisuke.

“D’ailleurs, Keisuke, est-ce que ton pouvoir fonctionne contre les fléaux ?”, dit-il en le regardant droit dans les yeux. “Enfin ! Peu importe, il va falloir faire attention, parce qu’on dirait que l’hôpital est infesté ahahah.”

Des formes semblaient errer dans certaines fenêtres, disparaissant dans la pénombre qu’offrait l’hôpital depuis l’extérieur. Comme s’ils n’étaient jamais là au final. Et pourtant, c’était bel et bien étrange. Ils ne sortaient pas, comme s’ils étaient en garde, comme si quelqu’un les dirigeait. Ou peut-être attendaient-ils que le trio rentre dans le bâtiment.

Et alors que le groupe approchait finalement de l’entrée de l’hôpital, TEngen prit une profonde inspiration, se préparant mentalement pour les défis à venir. Il savait qu’ils devaient être prudents, mais aussi prêts à prendre des décisions rapides et décisives. Leur survie et le succès de leur mission dépendent de leur capacité à travailler en équipe.

“J’espère que vous êtes prêts pour explorer l’hôpital ? Parce qu’on risque de fortement s’amuser à l’intérieur ahahah.”

Avec un dernier regard vers ses alliés, Tengen poussa la porte de l’hôpital, prêt à affronter ces maudits fléaux qui sont venus terroriser cette petite ville ! Son esprit était clair, concentré, et il se préparait à utiliser toute sa force pour protéger ses alliés et détruire du fléau.

Résumé:

Dans l'ombre des fléaux

Les deux sorciers venaient de remonter les escaliers, et la tête tirée par Tengen à la vue de la petite surprise ne manqua pas de faire sourire Momoe. Son petit tour de passe-passe avait bien marché, et avait eu l'effet escompté. Tant pis pour les ados, qui s'étaient pris une chasse au passage, ce sont des choses qui arrivent !
La chamane avait fait tout son petit topo aux autres après qu'ils aient parlé de leurs découvertes. Pff, c'était bien elle qui avait trouvé ce qu'il y avait de plus important ! Le rituel était donc sûrement la cause de tous ces malheurs... Rien de plus sur les noms absents des registres, malheureusement, mais c'était déjà ça.

"Bravo en tout cas... Mais ouais, hosto, faudrait que j'aille vérifier les registres de la morgue, dans le doute..."

Bref, en route mauvaise troupe ! L'hôpital les attend, grouillant d'on-ne-sait quoi. Les étudiants avaient été renvoyés au camp, ce qui ne manqua pas de faire se questionner la maudite. Ils sont là pour être formés, c'est un peu bête de les renvoyer comme ça... C'est vrai que c'est dangereux, mais bon.

Ils se la coulent douce avec un prof pareil... Ça a changé l'académie, c'est plus ce que c'était...

Screugneuhgneuh à mon époque c'était pas comme ça, la nouvelle génération c'est n'importe quoi, c'était mieux avant, gnah gnah gnah, bon dieu que Momoe sait faire son aigrie dès fois, la trentaine ça pique... Enfin, une fois arrivés devant la grande bâtisse, d'un blanc sale, terni par la pluie gorgée de pollution. Les vitres du rez-de-chaussée étaient brisées, des morceaux de verre jonchant le sol, jouant à cache-cache avec de vieux déchets. De la mousse commençait doucement à grimper aux parois environnantes, rendant le bâtiment bétonné un peu plus végétalisé, comme sortant de l'imagination d'un architecte ne s'y connaissant pas trop. En voyant ceci, la trentenaire ne peur s'empêcher de repenser à son adolescence, et à toutes ces heures passées sur Outlast. Ce n'était pas un asile, non, mais au vu de ces histoires de rituels sombres, et de disparition, c'était au final un peu tout comme.

De toute façon, un lieu aussi empli de mort ne pouvait qu'être un vrai repaire à fléaux. Heureusement pour le petit groupe, ils sont capables de se défendre, et arriveront bien à nettoyer l'endroit... Momoe ne voit rien à ce qui se passe à l'intérieur, à part quelques formes sombres passant devant les fenêtres. Brr, c'est que ça doit grouiller là dedans... Rien de bien agréable, et puis, cette fois, elle ne vas pas pouvoir faire comme au manoir. Tengen et Keisuke sont au courant de ce qu'elle peut faire, alors rester en retrait pour attendre patiemment qu'ils fassent tout le boulot, ça n'allait pas marcher !

La maudite pousse un grand soupir, avant de suivre le chef du groupe. En entrant dans le bâtiment, elle y découvre une athmosphère plus paisible que ce qu'elle aurait pu penser. Enfin, c'est dû à la lumière qui vient des vitres de l'entrée... Une fois plus enfoncés dans le bâtiment, le manque de lumière risque de se faire sentir, et le noir les enveloppera bien vite. L'endroit est moins sale que dehors, même si de la terre est venue remplacer le carrelage, accompagnée de diverses branches ramenées par on ne sait quoi. Les murs sont blanc, la salle d'accueil qu'on peut apercevoir contient des chaises renversées, des magasines déchirés, et un cadavre d'oiseau au sol. Sympa...

Seule la vision directe de l'humaine peut remarquer les fléaux, et pour le moment... Il n'y a rien en face d'elle, ils doivent avoir reculé en les entendants, mais ne devraient pas tarder à se jeter sur le petit groupe. Momoe soupire un grand coup, peu hâtive de se retrouver face à des monstres. L'avantage, c'est qu'ils devraient se jeter sur les deux bombes d'énergie occulte avant elle, c'est déjà ça. Son regard vient d'ailleurs se poser sur l'un d'eux, mister costard.

"Et maintenant ? On va où ?

Handn

Résumé:

Momoe Senatore
Tengen Jou

Dans l'ombre des fléaux

Fin de la "visite" de la mairie pour notre groupe d'aventuriers, ils partaient désormais en direction de l'hôpital. Plus "allégés" qu'à l'aller qui plus est, puisque Tengen sembla profiter de ce changement de lieu pour occuper ses élèves autrement. Keisuke s'en doutait, le professeur décidait de volontairement éloigner ses élèves du danger, laissant le luxe aux deux chamanes l'accompagnant d'affronter les futurs fléaux en sa compagnie. Pas plus mal aux yeux du garagiste, qui considérait qu'au moins, ils ne seraient pas ralentis par la faiblesse des apprentis. Et alors qu'il se faisait cette réflexion, Tengen l'en extirpa en lui posant une question sur ses capacités occultes... sûrement pour savoir si elles étaient plutôt offensives ou défensives ? La difficulté étant de répondre sans dévoiler toutes ses cartes, surtout à quelqu'un avec un poste dans la garde !

- Mh ? Oui, aisément contre les fléaux. Je peux autant être efficace en solo que contre un groupe, si c'est ça qui te tracasse.

Au grand désarroi du roux, il ne pourrait pas profiter davantage du trajet pour extirper d'autres informations, puisque le bâtiment lugubre qu'était l'hôpital était à portée de pieds. Keisuke releva la tête, s'apercevant que l'état extérieur était le même que celui de la mairie, ce qui n'était pas étonnant. Là aussi, c'était à se demander si on avait pas affaire à un décor de film d'horreur, tant plus on observait plus on découvrait de saleté. Keisuke regarda le second homme tenter une motivation globale, et se contenta de rentrer après lui, sans un mot. Une fois dans le hall d'entrée, il prit une grande inspiration, constatant que l'ambiance avait nettement changé.

- Ça rigole pas avec l'aura ici, on sent bien la différence tant c'est devenu pesant...

Brancards retournés, chaises roulantes qui ne roulent plus, perfusions éventrées, et toujours ce grésillement de néon prêt à s'éteindre d'une seconde à l'autre, cela en repousserait plus d'un. Mais pas eux, puisque Momoe demanda rapidement la suite du programme, semblant s'adresser à l'endimanché qui les accompagnait. N'en ayant que faire, l'homme à l'imper' s'empara de la parole pour proposer des idées des zones à visiter.

- Si vous étiez des fléaux ayant fait disparaître l'entièreté d'une ville, où est-ce que vous vous cacheriez ? Je passe mon tour pour fouiller les chambres une à une, mais ça ne m'étonnerait pas qu'on trouve du beau monde en salle d'opération. Le problème est que c'est très grand, donc si on se disperse il faut quand même veiller à ne pas prendre une aile chacun, pour pouvoir se regrouper vite.

Au fur et à mesure qu'il parlait, Keisuke avait commencé à avancer jusqu'aux bureaux de l'entrée, point de départ de leurs nouvelles fouilles. Dossiers éparpillés et déchirés, chaises balancées çà et là, c'était à se demander si les ordinateurs de l'accueil étaient encore en état de fonctionnement.

Se séparer ou rester groupés, telle est la question

Résumé:

Tengen observait la dynamique du groupe avec une attention calculée. La décision d’alléger le groupe des élèves avait été stratégique, leur inexpérience aurait été un handicap dans des lieux aussi sinistres que ceux qu’ils traversaient désormais. Et au-delà de ça, il ne voulait pas qu’il leur arrive quelque chose. Il comprenait l’importance de la présence des chamanes expérimentés et appréciait que Keisuke se montre disposé à affronter les fléaux avec assurance. Toutefois, il restait prudent, sachant qu’une confiance mal placée pouvait être fatale.

“C’est rassurant de savoir que tu es capable de te défendre efficacement,” répondit Tengen d’un ton neutre, mais avec un regard perçant qui voyait au travers des non-dits.

L’hôpital dégageait une aura lourde, presque suffocante, qui annonçait la présence de forces occultes puissantes. En pénétrant dans le hall d’entrée, Tengen sentit immédiatement l’atmosphère oppressante, comme si quelque chose ou quelqu’un les épiait quelque part. Les signes de chaos et de désolation étaient partout : brancards renversés, chaises roulantes inutilisables, perfusions éventrées. Chaque grésillement dans l’air ajoutait à l’ambiance sinistre, mais Tengen ne se laissait pas impressionner. C’était presque un terrain familier pour lui, l’obscurité et le danger n’étaient que des éléments à surveiller et à dominer.

Lorsque Momoe posa sa question sur la suite du programme, Tengen écouta les propositions de Keisuke avec intérêt. L’idée de chercher en salle d’opération était judicieuse ; les fléaux, s’ils étaient là, chercheraient des lieux qui résonnent avec leur malice et leur pouvoir.

“C’est un bon point Keisuke”, intervint le Garde en hochant la tête. “La salle d’opération est une possibilité, tout comme les sous-sols où les équipements médicaux lourds étaient stockés. Normalement nous devrions rester groupés autant que possible pour éviter d’être isolés, surtout en territoire inconnu. Cependant..”

Un sourire espiègle vint à teindre ses lèvres. Après tout, contrairement aux autres présents, il a déjà remarqué la plus grosse puissance occulte de l’hôpital. Il savait où elle se trouvait, même si elle ne savait pas exactement ce qu’elle pouvait être. Mais, il fallait bien avancer un jour, et il savait que même s’ils essayaient de chercher des réponses ici, ils allaient être embêtés tôt ou tard par cette présence. Alors, un mouvement de poignet lui servait d’incantation pour faire apparaître un de ses portails, disparaissant directement à l’intérieur en faisant un petit signe de salut à ses deux camarades de fortune.

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Les pas de Tengen le ramenaient directement à l’intérieur d’un laboratoire dans les derniers étages de l’établissement. Le portail se refermant directement derrière lui, il examinait ses alentours. La pièce était vaste, remplie d’équipements médicaux de haute technologie mêlés à des artefacts occultes. Des écrans crachotaient des données incompréhensibles, et l’odeur âcre de produits chimiques se mêlait à une senteur métallique de sang. Des fioles brisées et des documents éparpillés jonchaient le sol, témoignant du chaos qui avait régné ici.

Au centre de la pièce, sous une lumière blafarde, se tenait une silhouette. Tengen la reconnut immédiatement grâce aux informations qu’il a eu jusqu’à présent : Iori, autrefois directrice de cet hôpital, désormais transformée en fléau. Son apparence était cauchemardesque, un mélange grotesque de ce qu’elle avait été et de la monstruosité qu’elle était devenue.

La femme avait conservé quelques traits de son humanité, mais ils étaient distordus par son état de fléau. Sa peau, autrefois lisse et pâle, était maintenant d’un gris cendré, marquée de veines noires pulsantes. Ses yeux, jadis pleins de compassion, étaient désormais des orbites sombres, sans vie, irradiant une lueur sinistre. Ses cheveux, autrefois soigneusement coiffés, pendaient maintenant en mèches emmêlées, comme des serpents morts.

Son corps était une abomination, une fusion de chair humaine et de matière étrange. Ses bras s’étaient allongés de manière disproportionnée, terminés par des griffes acérées et couvertes de cicatrices. Des excroissances osseuses perçaient sa peau en plusieurs endroits. Sa bouche, déformée en un rictus de douleur et de malice, révélait des dents aiguisées comme des rasoirs.

“Vous…”, sa voix était un murmure rauque, déformé par l’écho de son existence maudite. “Vous êtes venu.. pour nous libérer ? Ou.. pour nous.. rejoindre ?”

Les sourcils de Tengen se fronçaient involontairement. “Je suis venu pour arrêter cette mascarade.”, répondit-il d’un air serein. “Alors venez.. montrez-moi.. ce que vous savez.. faire..”

Sa phrase se terminait par un rire strident du fléau, une cacophonie qui résonna dans le laboratoire, faisant vibrer les murs et les équipements autour d’eux. Tengen se prépara, sachant que le combat allait éclater à tout moment. Et pour éclater, il éclata en un instant..

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Ce qu’il se passait au-dessus ne durait que l’espace de quelques instants, seulement quelques minutes tout au plus. Non loin du hall principal, les échos du combat avaient déjà frappé, se faisant entendre dans l’entièreté de l’hôpital. Et pour cause, le plafond venait de se faire détruire juste en face de Momoe et Keisuke. Le dos de Tengen passait au travers du mur, accompagné au-dessus de lui par le fléau. Pour une entrée fracassante, c’en était belle et bien une.

Tombant dans les airs, Tengen se dégagea de la prise du fléau, frappant de toutes ses forces avec sa jambe pour l’envoyer contre un mur opposé, se ressaisissant dans les airs pour atterrir avec une agilité déconcertante. Son bras gauche était dans un sale état, ne pouvant désormais plus bouger. Son dos, au travers de son costume amoché, n’avait étrangement que quelques égratignures ou éraflures.

“Oh, vous êtes là vous ? J’espère que je ne vous interrompt dans rien ahah. Disons que j’ai dû faire face à un.. pépin ?”, leur disait Tengen, cachant dans son rire un lourd soupir. Le fléau face à eux était bien plus puissant qu’il n’y paraît, au minimum aussi fort que l’était Tengen. Il a simplement été pris de court au départ.

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